Entre l’individualité historique et le symbolisme philosophique disparaît la psychologie, l’étude des caractères généraux, vrais et vivants. […] Nulle part l’action n’est vraie, directement tirée de la réalité commune, simplement fondée sur les passions universelles : les Grecs et les Turcs de Racine sont bien plus près de nous, et par leurs actes, et par leurs sentiments, que les Espagnols et les Français de V. […] Comme dans ses poèmes, il a su donner aux figures symboliques une précision intense, qui les l’ait vivre : Beckford, avec sa sottise bouffie, Bell, avec sa vulgarité dure, le quaker, qui enseigne la vertu sans niaiserie et sans bavardage, et surtout cette exquise Kitty Bell, si pieuse, si dévouée, si pure, si tendre, que la pitié mène à l’amour, et qui n’avoue son amour que par sa mort, tous ces caractères sont fortement conçus, vrais à la fois comme réalités et comme symboles. […] C’était la tragédie qui ressuscitait, mais la vraie tragédie, la vivante, l’humaine, celle de Corneille et celle surtout de Racine. […] Vraies ou fausses, invraisemblables ou banales, il prend indifféremment toutes données ; il n’a souci que de les ajuster, de les emboîter, de les lier, de façon qu’à point nommé se décroche la grande scène du III, et que le dénouement s’amène sans frottement.
Pour certaines écoles, aujourd’hui fort en vogue, la notion de causalité implique une sorte de lien mystérieux ; et comme il ne peut exister entre deux faits physiques de lien de cette sorte, on en conclut la nécessité de remonter plus haut, jusqu’aux essences et à la constitution intime des choses pour trouver « la cause vraie, celle qui n’est pas seulement suivie de l’effet, mais qui le produit93 » ; mais M. […] Mais le vrai rapport de causalité est entre la totalité des antécédents (constitution particulière du corps, état de santé, état de l’atmosphère, etc.) et la totalité des conséquents (phénomènes qui constituent la mort). […] Le vrai raisonnement ne se produit que quand nous saisissons, au lieu de successions fortuites, des successifs constantes et inconditionnelles, c’est-à-dire des rapports de causalité. […] Enfin, la vraie doctrine de la causalité des actions humaines maintient, contrairement aux deux précédentes, que non-seulement notre conduite, mais aussi notre caractère dépend en partie de notre volonté ; que nous pouvons l’améliorer en employant des moyens appropriés, et que s’il est tel que par sa nature il nous contraint à mal faire, il sera juste d’employer des motifs qui nous contraignent à faire effort pour améliorer ce mauvais caractère. […] Il est vrai que Leibniz ne dit pas que cet état du corps en est l’antécédent, ce qui eût été en désaccord avec son harmonie préétablie.
Elle sait la musique parfaitement, elle chante avec toute la gaieté et tout le goût possible, sait cent chansons, joue la comédie à Étiolles, sur un théâtre aussi beau que celui de l’Opéra, où il y a des machines et des changements… La voilà au vrai telle qu’elle était avant Louis XV. […] Tout ceci semble étrange et presque ridicule ; mais, pour peu qu’on étudie la marquise, on reconnaît qu’il y a du vrai dans cette manière de voir, et que le goût même du xviiie siècle s’y retrouve au naturel. […] Les Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre, nous édifient à ce sujet, et nous montrent avec une grande naïveté de propos les sentiments habituels et vrais de Mme de Pompadour : je n’en citerais qu’un exemple qui éclaircira ma pensée. […] C’est une vraie cagoterie de remonter dans le passé pour noircir l’innocence de la liaison actuelle : elle est fondée sur la nécessité d’ouvrir son âme à une amie sûre et éprouvée, et qui, dans la division du ministère, est le seul point de réunion… Que d’ingrats j’ai vus, mon cher comte, et combien notre siècle est corrompu ! […] — Mais voici de vraies fautes dont je liens à avertir mes lecteurs, n’ayant pas à espérer de les pouvoir corriger moi-même dans une réimpression de ces Causeries.
Freron a imité plus heureusement le huitiéme Chant de l’Adonis dans une brochure intitulée : Les vrais plaisirs, ou les amours de Vénus & d’Adonis. […] On trouve dans ce petit Poëme de l’invention, du dessein, de l’ordre, du merveilleux, de la fiction, des images & des pensées ; en un mot, ce qui constitue la vraie poésie. […] Il est original, vrai, sublime, pathétique. […] Les Poëtes comiques d’Angleterre sont Vicherlei qui connoissoit parfaitement les vices & les ridicules du grand monde, & qui les peignoit du pinceau le plus vrai & le plus ferme ; le Chevalier Vambrug qui a fait des Comédies encore plus plaisantes, mais moins ingénieuses ; Congreve qui n’a fait que peu de piéces, mais toutes excellentes ; le Chevalier Steele un des auteurs du spectateur ; Cibber moins connu en France, mais estimé en Angleterre, &c. […] Il est vrai que ce Poëte a réuni dans cette piéce les puérilités les plus ridicules, & les morceaux les plus sublimes.