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1228. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

La critique d’un écrivain sous notre plume court toujours risque de devenir une légère dissection anatomique, et, à l’égard des vivants de notre connaissance, quand ce n’est pas avec un extrême plaisir que nous abordons le portrait, c’est certainement à regret que nous nous y mettons. […] Comme je tiens à ne point paraître vouloir flatter même un mort, ni vouloir encore moins blesser, sans raison, des vivants, j’expliquerai toute ma pensée : je n’ai prétendu ici que relever chez M.

1229. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Si vous avez besoin d’être désabusée, C’est d’une erreur plus fine et plus autorisée : Le partage des morts se fait peu souhaiter, Mais celui des vivants a de quoi vous tenter ; Si la gloire pour vous n’est rien après la vie, Tandis que vous vivez, elle vous fait envie. […] Vivant dans ses diocèses, à Lavaur, à Nîmes, c’est-à-dire en province, il regrettait quelque peu le monde de Paris et les belles compagnies lettrées ; il était d’autant mieux resté sur le premier goût de sa jeunesse.

1230. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Sa narration est chaude, vivante, pittoresque : elle est tumultueuse, « grouillante », comme la réalité, mais avec cela d’une lumineuse netteté. […] Lisez la sublime demi-page sur la mort de Louvois : ce pathétique n’est pas un épanchement irrésistible de tendresse ou de sympathie sur les choses ; il naît du saisissement de lire à travers certaines formes de la réalité vivante les vérités métaphysiques devant lesquelles sa raison frissonne.

1231. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Mais quand elle devient pénétrante, imagée, vivante, elle a plus de chances d’être longtemps goûtée que le roman, car les sentiments et les idées nous touchent davantage exprimés directement que transposés dans la fiction. […] Fortunat Strowski (Tableau de la littérature française au xixe  siècle) a précisément cité ce curieux passage de Sainte-Beuve : « Loin de nous de penser que le devoir et l’office de la critique consistent uniquement à venir après les grands artistes, à suivre leurs traces lumineuses, à recueillir, à ranger, à inventorier leur héritage, à orner leur monument de tout ce qui peut le faire valoir et l’éclairer… ; il en est une autre plus alerte, plus mêlée au bruit du jour et à la question vivante, elle doit nommer ses héros, ses poètes ; elle doit s’attacher à eux de préférence, les entourer de son amour et de ses conseils, leur jeter hardiment les mots de gloire et de génie dont les assistants se scandalisent, faire honte à la médiocrité qui les coudoie, crier place autour d’eux, etc… »

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