Naturaliste du plus immonde naturalisme, partant du pied de son moi isolé et individuel, il érige dans ce livre, qu’il appelle assez superbement « La Justice dans la Révolution et dans l’Église », l’opposition entre l’abstraction simple de la justice innée et la réalité, double et vivante, de la justice révélée divinement(comme l’enseigne l’Église) à la conscience du genre humain. […] Puisqu’il a la prétention d’être un métaphysicien et qu’il nous force à lui parler métaphysique, il ne veut pas voir que Religion révélée ou Justice innée, c’est toujours la question du Juste vivant, du verbe Justice, fait chair par Miséricorde. […] Cette Correspondance, qui embrasse toute la vie intellectuelle de Proudhon, nous dégage du système ce qu’était l’homme, — l’homme primitif, primesautier, naïf, la créature vivante, l’être moral, en un mot ; car, il faut bien le dire, le monstre était moral.
Dernièrement, n’annonçait-on pas solennellement, pour le Vendredi-Saint prochain, un dîner gras de Solidaires au Grand-Hôtel, où l’on pourrait manger contre Dieu et son Église, même sans faim et sans plaisir ; car manger est une sensation vivante, passionnée, et d’un autre temps que ce temps de crevés exsangues où l’on fait tout sans jouir, même le péché. […] Rien ne s’y trouvé debout, vivant, marchant et s’avançant sur vous. […] Mais la comédienne caractérisée, la comédienne entrée dans une personne vivante, fortement individualisée et impossible à oublier quand on vous l’a montrée une fois, n’est pas et ne pouvait pas être dans cette Faustin, faite de mille pièces rapportées et recousues comme les pièces de l’habit d’Arlequin, et ce n’est point de ces prétendus documents humains, ramassés, comme des chiffons, avec un crochet, qu’elle pouvait jamais sortir !
De personnages réels, historiques ou humains, exceptionnels, mais vivants, car l’exception elle-même doit vivre, vous n’en trouverez pas plus ici que de composition. […] Et non seulement ils sont vivants, Balzac et Walter Scott, mais ils sont impersonnels, et Hugo est toujours à l’attache de sa propre personnalité, comme la chèvre à son piquet. […] Je n’y ai pas découvert un Victor Hugo plus fort et plus vivant que celui que nous connaissions.
(Pan, Silène, Galatée sont plus vivants.) […] Mais Velléda est la plus belle et la plus vivante des « héroïnes » de Chateaubriand. […] et je m’arrête, d’ailleurs, aux écrivains encore vivants. […] Sans compter que, il y a cent ans, la gloire des Grecs et des Romains, rajeunie par la Révolution et l’Empire, était plus vivante dans les esprits. […] … Vivant, il a manqué le monde ; mort, il le possède.