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15. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’insurrection normande en 1793 »

Selon la loi de toute révolution populaire, celle qui eut son prodrome à la prise de la Bastille et son épilogue au 9 thermidor était déchirée en deux parts lorsque le mouvement dit du Fédéralisme se produisit en 1793 ; et comme Caen, dit Vaultier, fut une des villes de France où le mouvement se prononça le plus (nous allons voir tout à l’heure avec quelle vigueur), ce qui se passa à Caen donne l’idée de ce qui se passa dans les autres villes, et cela fait véritablement pitié. […] Le mouvement insurrectionnel du fédéralisme se résuma donc tout entier dans la ville du Refuge pour les Girondins, dans la déclaration anonyme de l’insurrection (ce fut Vaultier qui, en raison de ses bouillants vingt-deux ans, prit sur lui le dangereux honneur de signer cette déclaration qu’il n’avait pas écrite), et, dans l’expédition panique de Brécourt, un seul coup de canon qui ne porta pas et mit en fuite deux braves corps d’armée. Seulement n’est-ce pas trop de patriotisme de la part de Vaultier que de réclamer pour le compte de sa ville l’éclat de ces splendeurs de politique et de guerre, et de contester sérieusement aux Girondins arrivés à Caen l’influence d’événements pareils ? […] Pendant tout le temps que dura la Révolution, toutes les villes, Lyon excepté, qui eut du moins le mérite de l’horreur (et nous ne parlons pas de la Vendée, cette guerre de géants, comme disait l’Empereur), toutes les villes se conduisirent à peu près de la même manière. […] Mais le fédéralisme girondin des villes n’eut pas un quart d’heure de vie et d’honneur.

16. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Il naquit à Florence, la ville où tout renaissait au quatorzième siècle. […] On songeait à transporter la cour pontificale à Rome ; Pétrarque, Italien de cœur, adressa au pape une magnifique allocution de la ville de Rome au pape pour le conjurer de rapatrier l’Église à la ville éternelle. […] j’aime l’Italie et je hais Avignon ; l’odeur empestée de cette maudite ville corrompue vicie l’air pur de mes champs. […] L’Italie frémit tout entière à cette voix ; mais cette voix se perdit dans le tumulte des ambitions et des rivalités de ville à ville. […] Cette terreur rendit la paix à la campagne romaine et à la ville.

17. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

La scène représente la cathédrale de la petite ville, pendant une solennité à l’église. […] Probablement tout a traversé la ville maintenant. […] Elle déposa tout cela aux pieds de la malade ; puis elle s’éloigna, et je repris avec mes chevaux le chemin de la ville !  […] J’avais passé la nuit d’angoisse hors de la ville, gardant les lits et les caisses ; enfin je m’endormis. […] L’ambition de chacun de ces rois, de ces princes souverains, de ces villes capitales, était de conquérir et de posséder un de ces hommes supérieurs qui portaient avec eux la renommée d’un royaume ou d’une ville.

18. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Les cloches y sonnent mélodieusement les heures des offices aux fidèles de la ville. […] C’est une ville du soir, qu’il faut contempler au soleil couchant. […] Les deux artistes partent de cette ville au bruit des bravos, qui les suivent de ville en ville jusqu’à Salzbourg. […] Ce sont tous, ou du moins la plupart, les plus grands personnages de cette ville. […] Non, il n’y a pas au monde, ne croyez pas que j’exagère, une ville plus sourde que Paris.

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