Lorsque Andrieux avait rayé de l’ongle un mot, une pensée, une faute de grammaire ou de vraisemblance, il n’y avait rien à redire ; Collin obéissait ; le vieux Ducis regrettait que Thomas eût manqué d’un si indispensable censeur, et il l’invoquait pour lui-même en vers grondants et mâles qui rappellent assez la veine de Corneille : J’ai besoin du censeur implacable, endurci, Qui tourmentait Collin et me tourmente aussi ; C’est à toi de régler ma fougue impétueuse, De contenir mes bonds sous une bride heureuse, Et de voir sans péril, asservi sous ta loi, Mon génie, encor vert, galoper devant toi.
Jay, des questions déjà bien vieilles de goût et de genres en littérature, ne sont plus en rapport avec la préoccupation du public, ni même avec l’atmosphère de l’Académie.
En somme, on peut, et même on doit appeler les choses par leur nom, précisément comme faisait le vieux Boileau si exécré des romantiques.
On ne voit presque rien percer dans leurs écrits du feu et de l’emportement de la jeunesse : la plupart d’entre eux font terne et vieux.