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1095. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

La nuit était la plus belle que j’aie vue de ma vie près du tropique. […] pour garantir sa vie, son honneur, n’est-ce pas ? […] … une vie comme la mienne… Ah ! […] pauvre vie… va ! […] « Dès lors, chacun a sa parole et s’y attache comme à sa vie.

1096. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Goethe, qui ne vieillissait que d’années, avait écrit dans sa vie assez de pages d’immortalité. […] Il a écrit Faust, et il l’a écrit toute sa vie. […] Il nous faut voir maintenant comment nous nous arrangerons de nouveau avec la vie. […] Il pleure sa mort prématurée, comme celle d’un disciple ; il l’honore toute sa vie d’un culte de gloire et de souvenir. […] De ce nombre était Goethe, dont Eckermann vient de perpétuer la vie en nous donnant ses conversations.

1097. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Telle elle avait été, toute sa vie, dans les maisons où elle avait vécu sur le pied d’amitié, y mettant l’ordre, la propreté, la décence, répandant l’esprit de travail autour d’elle, et en même temps faisant honneur tout aussitôt à l’esprit de politesse et de société. […] Beaucoup de compassion pour la noblesse indigente, parce que j’avais été orpheline et pauvre moi-même, un peu de connaissance de son état, me fit imaginer de l’assister pendant ma vie. […] Cette réforme une fois opérée à Saint-Cyr, et l’impression triste qu’en reçurent d’abord celles même qui s’y soumirent étant à peu près effacée, tout fut dans l’ordre, et la joie eut place comme auparavant au milieu de la vie uniforme et occupée. […] Respectées de tous, peu aimées de Louis XV qui les trouvait (cela est assez naturel) trop hautes et trop dignes, et de qui on a recueilli une parole défavorable qui n’est peut-être pas juste, elles disparaissent dans la continuité de leurs devoirs et dans l’uniformité de leur vie. […] Cette Histoire rappelle assez bien la manière dans laquelle le cardinal de Bausset a écrit la vie de Fénelon : c’est un courant de narration égal et pur.

1098. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Il en conserva mieux qu’une impression sensible, il en sauva quelques principes qu’il retrouva en avançant, dans la vie, et qui le rattachent au xviie  siècle : il y a en lui un coin par lequel il se séparera du xviiie . En attendant, il entra dans le monde et se mit à vivre de la vie la plus répandue et la plus diversement amusée : il allait d’abord dans le monde de la finance, où se rencontraient toutes sortes de gens de qualité ; il voyait beaucoup les coryphées de la littérature, La Motte, Rousseau, La Faye et bien d’autres. […] On s’en moquera tant que l’on voudra ; le reste de la vie n’est que de la galanterie, de la convenance, des traités, dont la condition secrète est de songer à se quitter au moment que l’on se choisit, comme l’on dit que l’on parle de mort dans les contrats de mariage. […] Mais voilà que de son côté le premier président M. de Mesme, qui avait de l’amitié pour Hénault, et qui passait sa vie avec lui dans les mêmes sociétés, lui parla de son discours prochain et des divers canevas ou projets qu’il en avait fait faire par de très mûrs conseillers ; il lui demanda de mettre tout cela en ordre et de lui rédiger un discours qui fût en situation : ce que fit volontiers notre président. […] Les Mémoires de sa façon, qu’on vient de publier, ont l’inconvénient même de sa vie ; ils sont épars et décousus.

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