Elle prend à tâche de combattre sur tous les points la maxime de La Rochefoucauld, sans s’écarter jamais de cette parfaite mesure qui est le trait distinctif de son esprit et le signe de la vérité en toutes choses, mais qui rarement est accompagnée d’un grand éclat. […] Il lui demande plus de vérité, de vraisemblance historique, d’observer le caractère des nations, de tenir compte du génie des lieux et des temps : peu s’en faut qu’il ne réclame en propres termes un peu de couleur locale. […] Cette indifférence de Saint-Évremond est une tache dans sa vie : il a beau avoir dit bien des vérités à propos de Racine, la postérité ne saurait lui passer sa tranquillité et sa paresse à ignorer, je ne dis pas seulement Shakspeare, mais jusqu’à la langue de Shakspeare.
Partout ailleurs, les prêtres qu’on a mis au théâtre ou dans le roman, se ramènent à deux types, l’un et l’autre de vérité très superficielle, sinon de pure convention : le mauvais prêtre aux allures de Tartufe, souvent incroyant, toujours hypocrite, tantôt cupide et tantôt débauché, le prêtre comme se le représentent deux cent mille électeurs à Paris, l’homme noir, et, pour tout dire en un mot, le jésuite ; et, d’autre part, le bon prêtre, charitable, tolérant, indulgent, bon vivant à l’occasion, volontiers libéral et républicain, bref, le curé de Béranger et du Dieu des bonnes gens. […] Ce style leur paraît être en harmonie avec la dignité de leur fonction ; et ils en ont, au surplus, souvent besoin, ayant à enseigner nombre de vérités indémontrables et qui, par suite, ne sauraient être développées que par des procédés oratoires. […] On a dit que sa passion du pouvoir n’avait guère les allures d’une passion ecclésiastique ; qu’elle était trop fougueuse, imprudente et emportée ; qu’il n’est pas vraisemblable qu’un vicaire général laisse dehors, la nuit, devant la porte fermée de la cathédrale, sous le vent et la pluie, le cercueil d’un évêque : l’esprit de corps est si puissant dans le clergé qu’il est infiniment rare que les haines particulières s’y manifestent par des actes capables de compromettre le clergé tout entier, de scandaliser les fidèles et de réjouir les impies ; et comme ici la publicité de la vengeance s’aggrave d’une sorte de sacrilège, on peut hardiment contester la vérité de cet épisode si lugubrement dramatique.
Le plaisir que m’a procuré celle-ci toutefois et mille fois, émise en conversation, résulte du haut-le-corps, chez des amis hommes de grande administration ou d’État, en conséquence, aguerris, qui s’impose comme immédiat acquiescement à une vérité évidente, dont le hasard fit que personne ne s’occupât encore. […] si consent à se joindre, en accompagnement, un écho inentendu, communiquer, dans le vocabulaire, à toute pompe et à toute lumière ; car, pour chaque, sied que la vérité se révèle, comme elle est, magnifique. […] La vérité si on s’ingénue aux tracés, ordonne Industrie aboutissant à Finance, comme Musique à Lettres, pour circonscrire un domaine de Fiction, parfait terme compréhensif.
Ce n’est plus à la Bible qu’il emprunte ses images, mais au mythe hellénique et il sait ce qui se cache de vérité sous la fable des Sirènes. […] Leur fantôme se pliera docile à ns caresses et s’il nous faut un semblant de vérité, prions la première venue de nos contemporaines d’aider à l’illusion, en remplissant pour un moment leur personnage. […] » demande-t-elle un jour, inquiète, et lui de confesser : « Je ne sais pas ce que je veux. » C’est la vérité ; Il ne peut se débrouiller de tant d’impressions confuses et diverses.