« Je n’en connais point, dit-elle, qui renferme une peinture plus frappante et plus vraie des égarements de l’enthousiasme, une vue plus perçante dans le malheur, dans cet abîme de la nature où toutes les vérités se découvrent à l’œil qui sait les y chercher. » À l’époque où elle écrivait, Mme de Staël ne se trompait pas, car Werther produisait alors une sensation immense dans toute l’Europe, et était destiné à accomplir une véritable révolution dans la littérature du roman et même dans la poésie. […] Goethe ne se trompait pas là-dessus. […] Quand l’œillet, le narcisse et les roses vermeilles Ont prodigué leurs sucs aux trompes des abeilles, Les bourdons, sur le soir, y vont chercher en vain Ces parfums épuisés, qui plaisaient au matin… Ce qui indigne le plus Dussault, c’est le mot de pétrifications que Mme de Staël applique aux productions de la littérature classique. […] Mais on sait maintenant qu’ils se sont trompés.
L’Antiquité, qu’on nous vante toujours, nous trompe sans cesse ; nous ne sommes plus au temps d’Horace et de Pétrone, où ce genre de peccadille ne semblait que jeu et gentillesse.
J’étais préparé à cette mission très délicate par mes récentes études sur les manuscrits de Pascal et de Bossuet, et j’y trouve encore cet intérêt particulier qu’elle me prépare au travail définitif que réclament, et bientôt, si je ne me trompe, les œuvres laissées par notre pauvre oncle Adolphe (Adolphe Rolland, frère du peintre, et qui avait été poète). » 169.
Ne vous y trompez pas, la plupart des inventions soi-disant comiques appartiennent au fond à la tragédie ; car leur rire est sérieux ou même triste.