Tous ses animaux sont des courtisans ; il n’y a pas à s’y tromper, et vous allez le voir ! […] Il s’en aperçoit bien un peu ; comme il a été à l’école, qu’il a beaucoup lu et qu’il a la mémoire des mots, il fait des descriptions qui, quelquefois, peuvent tromper le grand nombre.
Ceux qui nous prêtent d’autres intentions et d’autres idées mentent ou se trompent. […] Il y reparaît plus tard ; il trouve moyen, sous l’habit d’un fou, de tromper tous les yeux et de renouer ses liaisons avec Iseult.
Il s’est trompé, la baronne d’Ange est veuve, elle est vertueuse, elle est pure, elle est sans tache, elle a les ailes de son nom et la baronnie de son titre. […] Vous ai-je trompé même ?
Quand, dans l’asile d’Earlswood, un imbécile peut répéter exactement une page de n’importe quel livre, lue bien des années auparavant et même sans la comprendre ; quand un autre sujet peut répéter à rebours ce qu’il vient de lire, comme s’il avait sous les yeux une « copie photographique des impressions reçues » ; quand Zakertorf joue, les yeux bandés, vingt parties d’échecs à la fois, sans regarder autre chose que des échiquiers imaginaires ; quand Gustave Doré ou Horace Vernet, après avoir attentivement contemplé leur modèle, font son portrait de mémoire ; quand un autre peintre copie de souvenir un Martyre de saint Pierre par Rubens avec une exactitude à tromper les connaisseurs, on devine bien que la conservation et la reproduction si exactes des impressions reçues doit avoir ses causes dans les organes. […] Cette loi, si nous ne nous trompons, confirme notre hypothèse sur le fond du souvenir.