Le docteur Faust était triste, parce qu’il croyait avoir épuisé la science humaine ; le docteur Renan était gai, parce qu’il savait que la science, comme la réalité, est inépuisable. […] Une cinquantaine de drôlesses, au teint luisant, plombé, aux cheveux plaqués, au mufle impudent et triste. […] Nous sommes des ambitieux rêveurs et tristes, des malades inquiets et ardents, incurablement malheureux. […] Comme eux, « sur cet orageux océan du monde », parmi la foule, « vaste désert d’hommes », il est resté, au fond, élégiaque et triste. […] Le chevalier de la Triste Figure avait gardé, de ses lectures échauffantes, un goût immodéré pour l’action et pour le sacrifice.
Henri de Régnier notamment, qui, l’un des premiers, en discerna le charme, et combien je suis heureux d’avoir trouvé en un confrère de qui j’ignore tout, sauf ses vers, un aussi bon compagnon de pensée pour les heures tristes !
Je recommande encore, avec une admiration toute particulière : le Sonnet prologue, les vers À Célimène, Un Soir, le délicieux rondel intitulé : Calme plat, Mythologie, où revivent les grandes déesses, Crépuscule, le Retour de Marielle, Vers le jardin, très délicates terzo-rimes, et des vers bien langoureux et bien tristes aussi, la Fleur de larmes et encore le Masque ; presque tout enfin… M. de La Villehervé est un noble poète à qui manquera peut-être un applaudissement bruyant de la foule, mais non pas certes l’estime et l’admiration des gens de goût.
Son Ovide Chrétien est dans le même goût ; tout y change de face : les Héroïdes sont des Lettres pieuses ; les Fastes, les six jours de la création ; les Tristes, les Lamentations de Jérémie ; un Poëme sur l’amour de Dieu, remplace celui de l’Art d’aimer, l’Histoire de quelques Conversions tient lieu des Métamorphoses.