Senancour, qui vécut quelque soixante-seize ans triste et solitaire, avait une nature délicate, morbide, terne ; il épanchait mélancoliquement son ennui. […] Les sensibles Malvina qui lisaient Mme Cottin et Chateaubriand chantaient une romance de l’an III : Charlotte sur le tombeau de Werther : l’héroïne de Goetheb, repentante, faisait son mea culpa en de bien piètres vers : …………………………… J’abjure enfin la contrainte D’un triste et cruel devoir !
Bientôt vos tristes pantomimes Devront tout au jeu de l’auteur. […] On y trouve des comparaisons heureuses qui ne servent qu’à irriter sa douleur, des images tristes, dont la recherche n’est que trop naturelle à une personne véritablement touchée.
C’est une mascarade puérile et qui ferait rire si elle n’était pas si triste. […] Cela est aussi triste à dire que facile à prouver.
Et à Duclos lui-même Voltaire, quelque temps après, écrivait : « Il est triste que les gens de lettres soient désunis ; c’est diviser des rayons de lumière pour qu’ils aient moins de force. » Mais Duclos n’était pas homme à obéir à un mot d’ordre : voilà son honneur et son coin de probité comme écrivain et homme public.