ce petit tableau d’impudence conjugale qu’il trace en quelques vers, cette femme qui se lève de table, à l’ordre du riche et du puissant, non sans la connivence du mari, rappellera trait pour trait une anecdote de la vie d’Auguste189, du pieux réformateur qu’Horace avait entrepris de célébrer.
À cette peinture du dix-huitième, il ajoute quelques traits qu’il emprunte à notre époque, dans ce qu’elle a de plus agréable, il est vrai, et que l’amie de Chateaubriand n’aurait pas méprisés. […] De son enfance, il passera tout à coup à un âge où une maturité soudaine lui permet de juger d’un trait lucide tous ceux qui l’entourent. […] Les trois amis d’enfance, minuscule nationalisme, ont les traits bien dessinés, mais, comme dans le Wilhelm Meister de Goethe, les héroïnes ne tirent leur réalité que de leur rapport à Wilhelm, ces trois amis tirent la leur de leur rapport à Agnès. […] Si dans un Lefèvre, intellectuel aristocrate né, il y a des traits communs à Drieu, ce sont ceux-là qui nous intéressent. […] Mais Giraudoux ne décrit pas, proprement, un paysage, il s’y mêle, il y adapte ses mystères, tous les sourires de la mélancolie, alors que Renard abonde en traits précis et n’apparaît guère dans ses Histoires naturelles.
Les traits de sa raillerie, le fabliau ne les a jamais dirigés, — ou presque jamais — contre les puissants et les forts, contre le seigneur ou le prélat ; il n’a même attaqué le moine qu’assez tard et dans de rares occasions. […] Je ne sais pas s’il a fondu, ni comment, en un type unique et cohérent les traits que dans chacun d’eux aura pu démêler la sûreté de son regard, la toute-puissance de sa pénétration ; c’est le secret de son génie. […] Il était rebelle à l’étonnement, réfractaire à l’admiration, le vrai maître de cette école où l’on croit avoir raison d’un trait d’héroïsme par une pantalonnade. […] Dans la plupart des hommes, comme il arrive un âge où les linéaments du corps et les traits de la physionomie se fixent pour ne plus varier, ainsi vient un temps où l’esprit cesse de s’étendre, et l’intelligence, le génie même, de se renouveler. […] Je conviens qu’un trait de satire fait bien dans le discours et qu’il relève agréablement la monotonie d’une étude sur la littérature de l’époque impériale.
À ce propos me pardonnerez-vous, monsieur, à moi qui n’ai pas d’autre titre que mes obscurs souvenirs d’École, et dont la réputation est restée intra muros, de rappeler un trait assez piquant, où j’ai joué mon petit bout de rôle ?