Ce ne fut que pendant sa captivité dans l’hospice de Sainte-Anne qu’une copie de l’Aminta, dérobée par un des spectateurs de cette pastorale, tomba entre les mains des Aldes, célèbres imprimeurs de Venise, qui la répandirent par leurs presses dans toute l’Europe. […] Il passa quelques jours dans le couvent avec cette paix qui semble, au premier moment, tomber sur l’âme, des cloîtres. […] Car je suis fou, mais pas cependant si fou qu’on le pense. » Les chaleurs de l’été de 1577 accrurent tellement ses dispositions maladives, qu’il tomba dans cette terreur stupéfiante dont J. […] Comme tous les malheureux et comme tous les malades, il espérait changer de fortune et de santé en changeant de lieux ; il ne pouvait croire qu’il ne retrouverait pas le bonheur de ses premières années et le repos de cœur et d’esprit dans le site où il les avait laissés en quittant Sorrente ; il y revoyait son père, sa mère, sa sœur ; il savait que ce père, exilé par ses ennemis, reposait, dans une tombe d’emprunt, sur la rive fangeuse du Pô ; il savait que Porcia, sa mère, ensevelie dans ses larmes, dormait sous les froides dalles du couvent de San-Sisto ; mais il lui restait une sœur chérie, mariée à un pauvre gentilhomme de Sorrente, et qui habitait avec ses enfants la maison et le jardin où il avait lui-même reçu le jour. […] Ce bien-être à Sorrente pendant les chaleurs vient du mouvement des vagues qui lèchent les falaises, de l’ombre des arbres, de l’haleine continuelle des brises du large, de la fraîcheur et de la limpidité des ruisseaux qui tombent des montagnes de Salerne, qui murmurent entre les collines et qui serpentent dans les vallées.
Nous n’étions pas assez riches pour nous les donner, mais de temps en temps il nous en tombait quelques volumes dans les mains, et c’est alors qu’un voyageur, passant par Renève, auprès de Mirebeau, dans la Côte-d’Or, voyant notre enthousiasme, nous en laissa un volume intitulé : les Confidences, où nous lûmes toutes sortes de détails sur votre famille, et votre histoire si touchante de Graziella que ces demoiselles savent par cœur. […] notre pauvre père qui se faisait une fête de ce pèlerinage étant tombé un peu malade, fut forcé d’y renoncer et de nous laisser partir seules. […] C’est moi qui prenais son cheval, qui le conduisais par la bride aux tours qui servaient alors d’écurie, qui lui donnait du foin pour l’amuser pendant les longues heures que les deux amis passaient à causer et à souper ensemble ; je voudrais bien vous faire voir les chambres, mais je n’en ai plus les clés, et la maison, entièrement changée ainsi que les habitants, ne sert plus qu’à regarder par les fenêtres la tombe du curé que M. […] Nous nous précipitâmes vers l’endroit qu’il nous indiquait, nous tombâmes à genoux devant la pierre de taille et nous lûmes l’épitaphe en deux mots du pauvre curé et plus bas deux autres mots en petites lettres gravées : Alphonse de Lamartine à son ami. […] On n’entendait ni coq ni poule, on n’apercevait ni toit ni fumée dans l’étroite vallée ; un merle seulement traversait de temps en temps le sentier, en jetant un cri d’effroi et en laissant tomber quelques plumes.
Qu’est-ce que c’est que ce positif qui consiste à ne point tomber dans le négatif. Qu’est-ce que c’est que ce plus qui consiste simplement à ne point tomber dans le moins. […] Et enfin tout l’immense appareil de l’incarnation et de la rédemption n’a-t-il pas été dressé pour désentraver l’homme, pour l’empêcher de rester tombé dans l’esclavage et j’ai presque envie de dire dans l’habitude du péché originel. […] Mais que la création, à mesure qu’elle passe, qu’elle descend, qu’elle tombe du futur au passé par le ministère, par l’accomplissement du présent ne change pas seulement de date, qu’elle change d’être. […] Descartes promet une méthode de certitude et aussitôt après et presque en même temps il tombe dans des propositions qui bientôt nous paraissent scandaleuses.
Les enfants pour fêter ton culte renaissant Répandaient des parfums, se couronnaient de branches Et la tête des rois tomba, sans que leur sang Tâcha ta robe blanche. […] Ouvrons le livre : chaque mot — plus exactement, chaque épithète — vise à la détermination d’un détail réaliste : Dans un angle, le bloc d’argent de la cascade Avec le jour blafard qui tombe du ciel bleu Se mêlent aux changeants et chauds reflets du feu, Comme un couchant fondu dans l’éclat des nuits noires. […] Chaque feuille qui tombe avec un lent bruit d’aile A l’air d’éparpiller un peu d’ombre autour d’elle, Et la tiédeur du parc, le charme agonisant De l’automne et la paix de la nuit qui descend Lui versent tant de trouble et de mélancolie Que, perdue en un rêve indicible, elle oublie… Le soir qui la remplit d’une molle torpeur S’incline lentement, par degrés, et, de peur D’interrompre le cours de son extase douce, On dirait qu’il s’applique à tomber sans secousse. […] Quand nous sentant, un soir, trop seuls dans la maison, Le besoin nous prendra de pleurer sans raison, Et que, malgré le feu, nous aurons froid peut-être, Ô mon Âme, en voyant, dehors par la fenêtre, Tomber la neige immense autour de la maison. […] Il y a dans Des Héros et des Dieux du meilleur et du pire LE REPOS DE CÉRÈS La terre se contracte, et sans bruit, sans parfum, Calaïs fait tomber au ras des routes nues Les feuilles qui, naguère écloses par les nues, Vêtaient si clairement d’ombre l’été défunt.