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1365. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

tombent sur moi tous les fléaux de la nature et de la fortune pour me rendre un remède si doux ! […] Écoutons Deleyre et sa confession en vue de la mort : « La France où je suis né est tombée de la corruption des mœurs sous le joug du despotisme.

1366. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite.) »

Voici de lui un tout petit couplet, un air détaché qui est aussi daté de Grenade et qui fait songer : J’ai laissé de mon sein de neige Tomber un œillet rouge à l’eau.. […] Bel œillet aux vives couleurs, Pourquoi tomber dans la fontaine ?

1367. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

Et je prendrai tout d’abord pour exemple cette Anthologie même qui paraît aujourd’hui traduite au complet : il y a certes du mélange dans ce nombre si considérable d’épigrammes ; mais, en général, et à n’en prendre que la meilleure partie, tous les érudits gens de goût en ont fait leur régal ; Grotius les a traduites, d’après le recueil de Planude, en vers latins élégants ; les poètes de tout pays s’en sont inspirés, et souvent une seule goutte de cette liqueur exquise, tombée dans leur coupe, a suffi pour aiguiser le breuvage. […] Pour avoir descendu un moment de leur piédestal ces demi-dieux et les avoir mesurés d’aussi près que possible, leurs statues et leurs bustes ne sont pas tombés en poussière : redressons-les de nouveau, et hâtons-nous de les replacer sur leur base de marbre, à leur juste hauteur.

1368. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Louvois voulait même, s’il se pouvait, éviter d’y mettre la cognée proprement dite ; il désirait que l’arbre tombât de lui-même sans secousse, sans un coup donné, sans effort ni assaut retentissant, et à la seule vue du bûcheron. […] La foudre, pour être tombée sans bruit et sans éclair, n’en parut que plus prodigieuse. « Tout le monde, écrivait-on de Wurizbourg quelques jours après au baron de Montclar, ne peut revenir de la consternation où l’on est de ce que les Français ont pris Strasbourg sans tirer un seul coup ; et tout le monde dit que c’est une roue du chariot sur lequel on doit entrer dans l’Empire, et que la porte de l’Alsace est fermée présentement. » Cette roue de chariot peut paraître un peu hardie et hasardée : mais ce qui est certain, c’est que la porte, hier encore ouverte sur la terre française, se fermait pour ne se rouvrir désormais que dans le sens opposé.

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