Tout est dans Bayle, a-t-on dit, mais il faut l’en tirer pour l’y voir. […] Vers cette année-là, en effet, « le roi étant à Fontainebleau, le royaume tranquille et Mansfeld227 trop éloigné pour en avoir tous les jours des nouvelles, l’on manquoit de discours sur le change », enfin les sujets de conversations par toutes les compagnies étaient épuisés, lorsqu’un mystificateur ou un fou s’avisa de remuer tout Paris par une affiche placardée aux coins de rue et qui annonçait la venue mystérieuse des frères Rose-Croix pour tirer les hommes d’erreur de mort, et révéler le grand secret final. […] Naudé en tira prétexte pour son Apologie. […] Il est vrai que la réalité du fait se peut contester à l’égard de Démétrius de Phalère, qui était un bien grand seigneur pour cet office ; mais Callimaque, Apollonius, Varron et Gabriel Naudé, cela, suffit bien. — Je tire toutes ces drôleries de son livre même, dussé-je paraître de ceux un peu légers dont il dit, non sans dédain, qu’ils ne recherchent en tout que la fleur : Decerpunt flores et summa encumina captant. […] Comme fait, et l’histoire en main, si l’on ose réfléchir, on a peine à ne pas tirer l’austère résultat.
Ce qui la caractérise particulièrement, c’est cette lenteur, cette spontanéité qui tirera presque tout d’elle-même, et aussi cette incubation sommeillante qui attend son heure. […] La moralité qu’il tirait de ces tableaux était toute de soumission, de. devoir et de sacrifice, de clémence et d’espoir à travers les pleurs. […] Ballanche ; les vieilles expressions latines, les étymologies essentielles de Vico ont passé intégralement dans leur langage ; et tout à côté de ces paroles anticipées, ce sont des chants qui appartiennent à la lyre antique, des expressions orphéennes tirées comme avec un plectre d’or. […] Sans varier jamais autrement que pour s’élargir autour du même centre, il a touché de côté beaucoup de systèmes contemporains et, pour ainsi dire, collatéraux du sien ; il en a été informé plutôt qu’affecté, il a continué de tirer tout de lui-même. […] J’acquis dans cette circonstance des lumières qui me furent très-utiles, sur l’esprit de parti, sur le peu de profit que tirent les vrais littérateurs et les esprits critiques à se mêler à des groupes politiques toujours plus ou moins intolérants ; car il faut, d’un côté ou d’un autre, se fermer des vues et consentir absolument à condamner des jours à son intelligence.
Junon expose l’affaire, et comment il s’agit de favoriser Jason, de le tirer de sa périlleuse entreprise. […] Ici je traduis aussi exactement qu’il m’est possible : « Cependant l’Amour, à travers l’air blanc, arriva invisible, aussi âpre que l’est aux tendres génisses le taon que les pasteurs appellent la mouche des bœufs ; et bien vite, sous la porte, dès le vestibule, ayant tendu son arc, il tira de son carquois une flèche toute neuve, source de gémissements. […] … Pourtant, puisse-t-il s’en tirer sans dommage ! […] Elle avait envie de tirer des poisons qui tuent, pour se les verser. […] En attendant, elle n’eut rien de plus pressé que de tirer de sa ceinture odorante l’herbe magique, qu’il reçut de sa main avec joie ; et certes, puisant son âme tout entière dans sa poitrine, elle la lui aurait livrée au besoin avec le même transport, tant l’amour en ce moment lançait d’aimables éclairs de la blonde tête du fils d’Éson !
* * * À côté de ces hommes, deux genres de femmes : la vieille teneuse de gargot et de basse table d’hôte ; la petite fille du peuple, toute jeunette, au bonnet noir à rubans de feu, à laquelle le gros homme élastique, qui vient de tirer le sabre, redemande son mouchoir, où les sous sont noués dans un coin. […] Ce sont des légèretés de peinture à la colle, des transparences d’aquarelle, une touche voltigeante et pareille à un rayon de soleil sur de l’écaille, toutes les couleurs qu’aime Rembrandt, jusqu’à celles qu’il tire de la fermentation et de la moisissure des choses, ainsi que des fleurs de pourriture et des phosphorescences de corruption. […] » Ensuite il nous parle avec enthousiasme, presque avec une cupidité amoureuse de cette fameuse « Voûte verte », que nous allons voir, de ces diamants, de ces pierres précieuses, sur lesquelles il semble que la lumière soit heureuse, il semble que le rayon jouisse… S’il était riche, il aimerait à en avoir, à les tirer de leur écrin, à les faire chatoyer au soleil, comme un avare tire de l’or au jour. […] » * * * — Très intéressants : ces deux Watteau du musée de Dresde (nº 661-662), tableaux beaucoup moins noyés dans la tonalité vénitienne que les autres tableaux du maître, et d’où Pater a tiré toute sa palette, toute sa claire et un peu frigide palette, aux petits tons blancs, jaunes, vermillonnés : palette que j’étais tenté de lui croire personnelle. […] On tire d’une armoire deux taies d’oreiller, pour nous en servir.