Zola, qui est la providence des débutants de l’information), il y a quelque rudesse à se fermer absolument aux jeunes gens qui veulent travailler dans ce très dur métier du journalisme et qui souvent seront tirés d’un grave embarras par quelques mots, quelques notes qu’on leur laissera prendre.
Piron, mandé pour cette débauche d’esprit devant le procureur général, était dans toutes les alarmes ; le président Bouhier le tira d’affaire. […] Les Boissonade, les Hase, s’en gaudissaient hier encore, s’y délectaient à plaisir, et le premier en tirait mainte citation impunément ; mais c’était en grec. […] Un matin, en effet, il était venu trouver Piron et, après quelque préambule, lui avait déclaré que, de tous côtés, on lui coupait les vivres, qu’il n’y avait plus de nouveautés, qu’il ne savait plus, en sa qualité de critique, à qui se prendre ni où tirer un coup de fusil ; qu’il lui demandait de ne pas trouver mauvais qu’il chassât quelquefois sur ses terres. […] On ne refuse pas une permission de chasse à qui ne tire sa poudre qu’aux moineaux. » Mais, quelque temps après, Des Fontaines s’avisa de citer le passage d’une lettre de J. […] Quand on tire tant de coups de fusil, il en est plus d’un qui rate.
Cette question semblait n’en être plus une depuis longtemps ; on a cité un passage tiré d’une lettre de M. de Ferriol à Mlle Aïssé, trouvée dans les papiers de M. d’Argental, duquel il ressortait trop nettement, ce semble, qu’elle aurait été sa maîtresse ; mais ce passage isolé en dit plus peut-être qu’il ne convient d’y entendre, à le lire en son lieu et en son vrai sens. […] Tout cela, on le voit ; concorde et s’explique à merveille ; on a le cadre et le canevas du roman ; mais c’est de la physionomie des personnages et de la nature des sentiments qu’il tire son véritable et durable intérêt. […] Voltaire parle avec sa vivacité ordinaire des calomniateurs et des délateurs qu’il faut pourchasser, et il ajoute en courant : « Le chevalier d’Aydie vient de mourir en revenant de la chasse : on mourra volontiers après avoir tiré sur les bêtes puantes. » C’est ainsi que la mort toute fraîche d’un ami, ou, si c’est trop dire, d’une connaissance si anciennement appréciée, de celui qu’on avait comparé une fois à Couci, ne vient là que pour servir de trait à la petite passion du moment. […] A-t-elle pu penser de l’homme qui l’avait tirée du vil état d’esclave, et de la femme qui l’avait élevée, le mal que l’on trouve dans le recueil que l’on vient de publier ? […] La brutalité du garde qui trouve mauvais que vous tiriez, et la politesse du chien qui rapporte votre gibier, prouvent clairement que les hommes ont souvent moins de discernement que les bêtes.
La comédie des Méprises de Shakespeare, la meilleure que l’on pût tirer des Ménechmes de Plaute55, n’est-elle pas un exemple de l’invraisemblance d’intrigue la plus hardie et la plus heureuse ? […] Encore faut-il pour pouvoir tirer ce parti de leurs œuvres, une confiance hardie dans les conjectures et une rare sagacité. […] Quant à Alceste, ce héros est le contraire de l’égoïste : tirez vous-mêmes ma conclusion. […] parce que le poète a eu bien soin de ne nous intéresser à aucun des personnages de sa comédie, et que dans le monde purement idéal où ils sont placés, nous savons qu’ils ne manqueront jamais d’expédients pour se tirer d’affaire. […] Toutefois, bien d’autres en avaient fait autant avant lui, et je ne vois pas ce qui, dans ce genre, devrait l’ériger en créateur unique et entièrement original… Nous allons examiner brièvement si Molière a vraiment réussi à perfectionner les pièces qu’il a imitées, en tout ou en partie, de Plaute et de Térence… Plusieurs des sujets de Molière ont tout l’air d’être empruntés d’ailleurs, et je suis convaincu qu’il serait possible d’en découvrir la source si l’on parcourait les antiquités littéraires de la farce ; c’est ce qu’atteste formellement le savant Tiraboschi : Molière, dit-il, a tellement tiré parti des comiques italiens, que si on lui reprenait tout ce qu’il en a emprunté, les volumes de ses Œuvres ne seraient pas en si grand nombre… Notre Hans Sachs avait mis en œuvre avec assez de gaieté l’idée de la scène du Malade Imaginaire, où l’on met l’amour de la femme à l’épreuve en supposant la mort du mari… Dans les farces mêmes que Molière a véritablement inventées, il ne laisse pas de s’approprier des formes comiques imaginées chez les étrangers, etc.