— sur sa joue et sur sa palette, et qui n’en abuse pas en la fonçant… Une goutte de carmin, tremblant sur ce perce-neige, voilà ce que je tenais seulement à marquer. En vous parlant de l’auteur de la princesse Oghérof et de Dosia, entre l’Assommoir, dont on nous assomme, et la Fille Élisa, qui sera le succès de demain, je tenais à vous présenter cette plume de cygne ou de grèbe, revenue de Russie, et qui n’a pas de tache encore… Les cygnes de l’heure présente, quand il y en a, se teignent en rouge comme des cocottes… Mme Henry Gréville gardera-t-elle son ingénuité, son naturel, sa délicatesse immaculée ?
ces frères siamois de la littérature — comme on les appelle déjà — sont aussi les neveux siamois de l’auteur du Solitaire (ils tiennent par le mauvais côté à d’Arlincourt comme parle bon à Jules Janin) ; supposez donc qu’ils se résolvent à parler simplement et virilement cette belle langue française que nous devrions tous respecter comme la parole de notre mère, et qui semble, sous leur plume, contracter quelquefois l’accent des Incroyables du temps de Garat (serait-ce pour se faire mieux accepter comme les Alcibiades de l’histoire ?) […] Ils ont cru, avec une véritable badauderie parisienne (à Paris, on a trouvé le moyen d’être à la fois très badaud et très spirituel), que la société française tenait toute, aux approches de la Révolution, ou dans le salon rouge de madame Necker, ou dans le salon bleu et argent de madame de Beauharnais.
Habile architecte, grand archéologue, et plus grand critique d’art encore, Daly avait triple mission, de par ses trois spécialités, de nous parler de cette organisation des concours, la plus grande question pratique d’art et d’État qui à cette heure puisse être agitée, et il l’a fait dans un livre que je n’appellerai pas court, puisqu’il dit tout ce qu’il faut dire et que nulle part je n’ai vu la substance tout entière du sujet qu’on traite tenir moins de place dans une langue plus forte et plus claire. […] Entreprise énorme et difficile, que César Daly, après douze années et à travers tous les obstacles, a menée à bonne fin avec un talent qui tient du miracle, et qui, comme artiste réalisant, l’a, du premier coup, très grandement classé.
cette valse sur le bord des abîmes qu’on appelle la métaphysique n’est que le danger plus ou moins crânement bravé d’une culbute, je trouvais très bon et très agréable d’avoir là sous la main, pour déshonorer de temps en temps la philosophie, un moqueur tout prêt qui régalerait de coups de sifflet les faiseurs d’embarras et de théories, et j’avais cru que je le tenais. […] « Il y a peut-être moins de génie — dit-il — dans Macaulay que dans Carlyle, mais quand on s’est nourri pendant quelque temps de ce style exagéré et démoniaque, de cette philosophie extraordinaire et maladive, de cette histoire grimaçante et prophétique, de cette politique sinistre et forcenée, on revient volontiers à l’éloquence continue, à la raison vigoureuse, aux prévisions modérées, aux théories prouvées du généreux et solide esprit que l’Europe vient de perdre, qui honorait l’Angleterre et que personne ne remplacera. » Certes, je n’accepte nullement, pour mon compte, ce jugement sur Macaulay, qui tient probablement à une idée préconçue que M.