Savez-vous si la tristesse anémique de ce siècle-ci ne vient pas de l’excès de son action, de son prodigieux effort, de son travail furieux, de ses forces cérébrales tendues à se rompre, — de la débauche de sa production et de sa pensée dans tous les ordres ? […] Elle avait mis un corsage décolleté, au décolletage qui montre le tendre entre-deux des seins. […] Le soir, elle a été très tendre pour son mari, elle a eu pour lui des caresses, de petits tapotements, que je ne lui avais jamais vu faire en public.
Il me tend le petit livre très bien relié, et me dit : « Regardez quel est mon bréviaire… et certes je ne croyais pas vous rencontrer ! […] Sur sa petite chaise, où elle est attachée, quand elle est à table entre nous, elle a des renversements, comme en face de visions au plafond de choses ou d’êtres invisibles, auxquels s’adressent ses petits bras tendus et son gazouillement aimant. […] Je trouve la comtesse dans son petit salon, tendu de soie jaune, tout plein des portraits des Castellane et des Contades, et dont elle a fait au milieu un frais atelier de fleuriste, enfermé dans la barrière d’un ruban.
Loin de tendre, comme on le devroit, à la correction des mœurs, on semble conspirer pour leur ruine : on réveille presque toujours l’idée du libertinage. […] La duchesse trouva la plaisanterie singulière, & fit sur Ramsay ces vers : Monte vîte aux enfers, doucereux satellite, De l’aimable Alecton la voix te sollicite ; Vas mêler tes soupirs aux tendres sifflemens Des aspics sur son front hérissés galamment. […] Le terme pius doit se rendre par celui de bon, de tendre, de compatissant.
Alors, guerrier débile et chancelant, il dépose sa couronne pour prendre ses armes impuissantes, et succombe au pied de l’autel de Jupiter, tel qu’un bœuf vieilli qui tend à la hache de son maître un cou mince et décharné par le travail, pauvre animal devenu maintenant importun à son maître ingrat ! […] « Si tu pouvais t’arracher aux spectacles du Cirque », dit-il à son interlocuteur imaginaire, « tu pourrais te construire à Sora ou à Frosinone une maison convenable, à moindre prix que tu ne payes à Rome le loyer d’un réduit ténébreux ; là tu aurais à toi un petit jardin, un puits peu profond, dont l’eau, tirée sans roue et sans corde, désaltérerait d’une facile ondée tes plantes naissantes et tendres. […] Il y avait de plus une certaine grâce juvénile et gauloise qui charmait l’esprit sans doute, mais qui tendait trop à faire tomber la langue et la littérature dans une seconde enfance.