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1751. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

M. de Sénancour, en 1832 Nous vivons dans un temps où la publicité met un tel empressement à s’emparer de toutes choses, où la curiosité est si indiscrète, la raillerie si vigilante, et l’éloge si turbulent, qu’il semble à peu près impossible que rien de grand ou de remarquable passe désormais dans l’oubli. […] Oberman, en effet, quand on le lit à un certain âge et dans une certaine disposition d’âme, doit provoquer un enthousiasme du genre de celui que Young, Ossian et Werther inspirèrent en leur temps. […] Dans ce même temps environ, partait aussi vers des plages immenses, et possédé d’immenses pensées, poussé également au songe de la vie solitaire, un autre élève de Jean-Jacques, celui qui sera le grand René. […] Vieillard austère qui, après un chef-d’œuvre de ta jeunesse, t’es arrêté on ne sait pourquoi, qui t’es heurté à faux depuis ce temps sur d’ingrats labeurs, et qui, sans rien perdre assurément de ta valeur  intrinsèque, n’as plus su aboutir d’une manière récréante, fructueuse et féconde ! […] Que les sages de tous les temps et de tous les lieux, Bouddha, Zoroastre, Confucius, Pythagore, même Jésus, se soient rencontrés dans l’unité de quelques lois métaphysiques, dans l’enseignement de quelques hautes maximes, cela lui suffit pour déterminer son adhésion.

1752. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Dans la phrase qu’on fit célèbre sans la comprendre, l’artiste épanchait son agacement contre cette médiocrité dorée, dont l’impertinente inattention devait faire encore de nos jours rugir le chroniqueur du Temps. […] Ceci est un trait notable du caractère parisien curieux, gouailleur et naïf ; c’est peut-être quelque reste atavique d’une inclination, jadis normale, aux temps de vie plus chatoyante ; c’est surtout badauderie. […] si le besoin de tuer le temps nous conserve le théâtre, si le goût du spectacle nous sauve un art ? […] Un temps viendra où à Paris, comme déjà aujourd’hui à Londres, on comptera quatre théâtres contre vingt-cinq spectacles. […] Il y aura quelque cercle analogue à ceux de Rome, au temps des récitations.

1753. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Dans la phrase qu’on fit célèbre sans la comprendre, l’artiste épanchait son agacement contre cette médiocrité dorée, dont l’impertinente attention devait faire encore de nos jours rugir le chroniqueur du Temps. […] Ceci est un trait notable du caractère parisien curieux, gouailleur et naïf ; c’est peut-être quelque reste atavique d’une inclination, jadis normale, aux temps de vie plus chatoyante ; c’est surtout badauderie. […] si le besoin de tuer le temps nous conserve le théâtre, si le goût du spectacle nous sauve un art ? […] Un temps viendra où à Paris, comme déjà aujourd’hui à Londres, on comptera quatre théâtres contre vingt-cinq spectacles. […] Il y aura quelque cercle analogue à ceux de Rome, au temps des récitations.

1754. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Ses parents professaient la religion réformée ; mais il ne paraît y avoir rien puisé, en aucun temps, qu’une certaine habitude réfléchie et grave. […] Il appelle ces amis de son choix, à qui il resta de tout temps fidèle, « des hommes remplis de défauts, mais de probité, de caractère et de courage ». […] Ajoutons seulement que l’excessive sévérité avec laquelle, en temps de calme, et du fond de leur fauteuil, bien des gens sont portés à juger de tels accidents, prouverait seulement qu’ils diraient peut-être pis eux-mêmes dans le tumulte et dans l’occasion. […] Ceci devait être écrit dans les premiers temps de son retour à Grenoble. […] » C’est l’histoire des Girondins de tous les temps.

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