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657. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Elle n’a ni parti pris, ni engouement, ni prévention, ni étroitesse de système, ni étroitesse d’ignorance. […] 2º Elle n’a point de système. […] C’est que le commerce des belles choses n’est indifférent ou funeste moralement qu’aux critiques dont le goût est faussé par l’esprit de système. […] Il repousse avec indignation le système de défense adopté par les plus zélés partisans du Cid.

658. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Chacun des savants qui ont étudié la Chine a fait à cet égard son système, son hypothèse, sa chronologie ; nous avons lu toutes ces hypothèses, tous ces systèmes, toutes ces chronologies ; vaine étude, inutile recherche : aucune de ces suppositions n’est prouvée, aucune n’est même plus vraisemblable que l’autre ; l’un affirme, l’autre nie, un troisième conjecture, nul ne sait. […] Comme il fonda tout le système politique sur le sentiment naturel et sur le devoir de la piété filiale, il détermina qu’aussitôt après avoir offert l’hommage au ciel, on offrirait par la bouche du Fils du ciel (le souverain) l’hommage aux ancêtres. […] XXXII Le libéralisme le plus progressif ne s’exprime pas mieux aujourd’hui que Confucius sur les deux systèmes de la force brutale et de la force morale et raisonnée appliqués au gouvernement des peuples.

659. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Rousseau lui-même se plaignait qu’on outrât son système : « Il s’en faut bien, disait-il à Bernardin de Saint-Pierre, qu’on ait fait ce que je demandais ; on se jette toujours dans les extrémités. […] Aussi le système en est-il à changer. […] Le précepteur d’Émile, une fois installé, n’a d’autre système que de prendre le contre-pied de tout ce qui se fait. […] En cherchant des raisons de polémique ou des preuves pour un système, il rencontre la vérité qui doit servir à éclairer les autres sur ses propres sophismes ; il fournit les armes avec lesquelles on le battra.

660. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Ces objections sont d’autant plus sérieuses que je reconnais tout le premier que la science, pour arriver à ce degré où elle offre à l’âme un aliment religieux et moral, doit s’élever au-dessus du niveau vulgaire, que l’éducation scientifique ordinaire est ici complètement insuffisante, qu’il faut, pour réaliser cet idéal, une vie entière consacrée à l’étude, un ascétisme scientifique de tous les instants et le plus complet renoncement aux plaisirs, aux affaires et aux intérêts de ce monde, que non seulement l’homme ignorant est radicalement incapable de comprendre le premier mot de ce système de vie, mais que même l’immense majorité de ceux qu’on regarde comme instruits et cultivés est dans l’incapacité absolue d’y atteindre. […] La base de notre morale, c’est l’excellence, l’autonomie parfaite de la nature humaine ; le fond de tout notre système philosophique et littéraire, c’est l’absolution de tout ce qui est humain. […] Comme on a remarqué que, dans le passé, tout système nouveau est né et a grandi hors la loi, jusqu’au jour où il est devenu loi à son tour, on a pu penser qu’en reconnaissant et légalisant le droit des idées nouvelles à se produire, les choses en iraient beaucoup mieux. […] L’Inquisition est la conséquence logique de tout le système orthodoxe.

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