Charles Labitte, qui, le premier, lui a consacré une notice littéraire développée ; quoique ses travaux et son système philologiques aient été l’objet de plusieurs leçons de M. […] mon ami, répondit-il, si je les faisais plus forts, le dernier vers ne paraîtrait pas si beau. » C’était ce système d’économie poétique qui lui avait réussi dans Les Templiers, mais qui ne lui réussit pas deux fois. […] Cette première idée, fondée sur des preuves si légères, en vérité, que les gens de bon sens et neufs à la question souriraient si je pouvais les leur exposer ; cette première idée lui fut si précieuse, qu’il imagina là-dessus tout un système, à savoir que du vie au ixe siècle, dans l’intervalle de la domination des Wisigoths à celle de Charlemagne, il s’était formé et parlé en France une langue romane unique, type et matrice de toutes les autres qui se sont produites depuis, et servant comme de médiateur entre le latin et elles toutes. […] J’indique le faible du système, ce qu’on a appelé l’enfant gâté de l’érudition de M.
On sait sa jolie définition de la politique : « La politique, même dans les gouvernements représentatifs, est ce qu’on ne dit pas. » Il a parfaitement jugé Robespierre et ce prétendu talent de parole qu’on lui a accordé de nos jours ; ce sont de ces découvertes qui ne coûtent rien à l’esprit de système. […] Dans une brochure qu’il publia alors, et qui avait pour titre : Du 18 Brumaire opposé au système de la Terreur (1802), il posait un principe qui ne pouvait déplaire : « Si le terrorisme n’a été, disait-il, qu’une folie destructive, l’esprit militaire fut, au contraire, à toutes les époques de la Révolution, un moyen de conservation. » Il faisait le procès au Directoire, qu’il accusait de s’être chargé de « régulariser les effets de la Terreur ». […] Pour s’exalter, les hommes n’ont besoin que d’un point de réunion : quand ils l’ont, ils bravent, ils dominent l’opinion publique… Les héros de ces rassemblements finissent trop souvent par être plus amis du genre humain que de leur patrie, plus amis de leurs systèmes que du genre humain. […] Veut-on que j’en cite quelques-uns au hasard : « Faire du pouvoir » (6 janvier 1831). — « Le système politique qui règne aujourd’hui est tout à fait dans le genre classique, etc. » (12 janvier 1831). — « Commerce, crédit public, amortissement » (14 janvier). — « L’opposition doit vouloir rester minorité » (18 janvier). — « Juste milieu » (10 février). — « Qu’est-ce qu’un député sans mandat ?
Il vaut mieux l’admettre comme un fait acquis à l’histoire contemporaine ; il vaut mieux dire, avec la hauteur d’une conclusion sans réplique : C’est une chose maintenant certaine : l’Europe, dégoûtée de tous les systèmes, lasse de toutes les expériences, tend par ses penseurs, par ses meilleurs esprits, vers l’unité catholique, et cette tendance, nous nous chargeons de la montrer dans les ouvrages les plus marquants. […] Il y a là, comme partout, des écrivains à fantaisie et à système, plus capables d’admirer le passé que de dire ce qui conviendrait au présent ; mais l’Allemagne n’est pas plus catholique que jamais et que le reste de l’Europe. […] Quant à son catholicisme, nous en avons donné l’explication la plus honorable en montrant qu’il consistait seulement dans le sentiment de respect qu’inspire à très bon droit un système aussi fort, aussi lié en toutes ses parties, que le système catholique au Moyen Âge ; mais de théorie, de démonstration tendant à prouver la valeur absolue, divine, éternelle de ce catholicisme du passé, il n’y en a pas dans Hurter, esprit trop peu philosophique pour s’inquiéter beaucoup d’une théorie quelconque.
Et qu’on ne dise pas que c’est là imaginer un pur système, et soumettre la nature humaine à des calculs auxquels elle ne se plie pas. […] Sans doute c’eût été le propre d’une grande perspicacité de comprendre dès lors que l’affreux système dans lequel on entrait à l’aveugle aboutissait au salut de la France, et de voir dans cette Montagne, plus sanglante que la Roche tarpéienne ou les gémonies, le Capitole de la patrie en danger.