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407. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 562

Le sujet en est intéressant, le plan régulier, les épisodes sont bien amenés, les moralités naissent du sujet, les comparaisons sont justes, les images souvent heureuses ; malgré cela, le défaut de chaleur, d’élégance, de correction, un grand nombre de Vers foibles, durs, prosaïques, la monotonie qui regne dans les couleurs, la sécheresse du pinceau, les fautes contre la Langue & contre le goût, font que ce Poëme n’est pas plus lu que le Childebrand de Sainte-Garde, la Pucelle de Chapelain, le Saint Louis du P.

408. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Les articles de M. de Sacy ne sont pas des études proprement dites : il ne fait pas de recherches, il ne vise pas à du nouveau sur les sujets qu’il traite. […] Sur le Télémaque, il y a tant de gens qui, après l’avoir lu enfants, l’ont oublié ou qui le rejettent d’un air d’ennui s’ils essayent de le relire, qu’on est surpris d’abord de voir un homme si sage et que de loin on jugerait un peu froid (pour ceux qui le connaissent, il ne l’est pas du tout), nous raconter comment il a passé par trois impressions successives au sujet du livre relu, et nous faire l’histoire de ces trois époques, de ces trois âges du Télémaque en lui. […] Je lui sais gré toutefois d’avoir remué ainsi des idées dans un sujet si connu, et d’avoir parlé avec tant de jeunesse sur un livre d’enfance. […] En parlant des livres, et, à ce propos, de la rue obscure, du salon grave et sombre où il visitait les antiques libraires dans son enfance, et des savants modestes qu’il y rencontrait, et des différentes manières d’aimer les livres, des différentes espèces de bibliophiles, et des variétés dans l’espèce, jusqu’à l’amateur de bouquins exclusivement, en parlant de toutes ces choses et de tous ces gens, qui faisaient son sujet d’observation et son gibier depuis des années, le rayon lui est venu, un de ces rayons familiers, riants, comme La Bruyère les savait saisir, qui éclairent le front des originaux, et qui pénètrent dans les intérieurs. […] Et pour finir, qu’on me permette, à ce sujet, une petite histoire.

409. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

Il a causé avec une comtesse poitevine, « assez jeune et de taille raisonnable », qui avait de l’esprit, déguisait son nom et venait de plaider en séparation contre son mari, « toutes qualités de bon augure ; j’y aurais trouvé quelque sujet de cajolerie, si la beauté s’y fût rencontrée. […] Je vous en fais juge : sans parler d’autres merveilles sur lesquelles M. d’Hervart m’obligea de jeter la vue. » Ici perce la pointe de gaieté sensuelle ; mais il revient et ajoute avec une grâce charmante : « Si cette jeune divinité qui est venue troubler mon repos y trouve un sujet de se divertir, je ne lui en saurai point mauvais gré. […] Sa fable est une mascarade, et ce simple déguisement des gens en bêtes égaye tout sujet, fût-il lugubre. […] Il trouve le loisir de lancer en passant des traits contre les nobles « mangeurs de gens », contre les « volereaux » qui font les voleurs, contre les seigneurs « qui ont belle tête, mais point de cervelle », ou « qui n’ont que l’habit pour tout talent. » S’il porte quelquefois l’habit d’un valet, il n’en a point l’âme ; cette livrée n’a revêtu en lui que l’homme extérieur, le maladroit que ses amis prêchaient et menaient, le sujet fidèle, l’humble bourgeois qu’assujettissaient les convenances. […] C’est cette liberté qui le relève, et qui, en lui comme dans la race, ne peut être étouffée ni périr ; en vain nous naissons sujets ; nous restons critiques.

410. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Le sujet de cet autre concours était plutôt philosophique et de droit civil, l’autorité des parents sur les enfants. […] Je ne conseillerais jamais à un homme de style et de goût littéraire de faire trop de rapports et de ne jamais choisir ses sujets. […] Du moins, l’art d’écrire s’est appliqué à beaucoup de matières et à des sujets plus importants. […] Il n’en savait guère plus sur beaucoup de sujets que ce qu’il en avait écrit ; l’érudition qui vient de source déborde bien autrement. […] Nisard l’avait fort remis en train et en humeur sur ces sujets ; il était très-frappé de ce livre de M.

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