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280. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — II » pp. 39-56

L’abbé de Rancé, dans les années suivantes, était assez tenu au courant de Santeul et de ses pas et démarches par cet abbé Nicaise, de Dijon, correspondant infatigable et bénévole, qui lui transmettait quelquefois des vers ou des nouvelles du poète son ami. […] Comme il ne prétendait partir de Dijon que le jeudi suivant, nous devions, le jour qu’il tomba malade, dîner, lui et moi, chez M. le président Le Gouz-Maillard ; j’y allai à midi et demi, et fut bien surpris en y arrivant d’apprendre que Santeul, pour qui la fête se faisait, ne viendrait pas. […] Après tout, le pauvre homme aurait fini plus heureusement sa course, s’il fût demeuré dans Saint-Victor en suivant les conseils et les exemples du Père Gourdan.

281. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Croyant s’être acquis assez d’honneur, il ne veut rien hasarder, suivant sa maxime « qu’il vaut mieux n’aller pas si vite et savoir où l’on va, que d’être obligé de fuir honteusement ou de périr. » Il retourne dans la Valteline, où les difficultés de la situation, sans argent qu’il était et en présence de populations mutines, le ressaisissent. […] À peine guéri, il écrit à Richelieu, en le remerciant de l’intérêt qu’il lui a témoigné pour sa maladie : Pour moi, monsieur, je tiendrai bon tant que je pourrai, suivant ce que je vous ai promis ; mais il m’est comme insupportable de voir périr ce que j’ai conservé jusqu’à maintenant. […] [NdA] Le Parfait Capitaine, imprimé en 1637, parut ou à la fin de l’année ou au commencement de l’année suivante, avec une grande préface historique et surtout académique, qu’on sait être de Silhon ; il y est parlé de M. de Rohan comme vivant encore.

282. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Le prince Guillaume ne survécut que d’un an à peine à sa disgrâce ; il mourut l’année suivante (juin 1758), et cette mort, à laquelle Frédéric s’attendait si peu, et à laquelle il put se reprocher d’avoir contribué, vint ajouter dans ces sanglantes années aux peines morales qui assiégeaient de toutes parts son âme. […] Le prince Henri accepte tout bas la comparaison, et pour donner tout le tort à son frère, lequel fut d’abord bien moins heureux en résultats que Pompée ; on a de lui, au bas d’une lettre autographe du roi, la note suivante, où il exhale ses secrètes amertumes : Je ne me fie nullement à ces nouvelles (des nouvelles rassurantes que Frédéric lui disait tenir de bonne source) ; elles sont toujours contradictoires et incertaines comme son caractère. […] Cette suite de mécontentements, de plans contrariés et rentrés ; et, selon lui, d’injustices, amenèrent le prince Henri à vouloir se retirer, vers l’été de l’année suivante (1760) : il allégua l’état de ses nerfs et sa santé.

283. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Une révolution était au bout de ce régime ruineux et frivole ; on comprend mieux, en le suivant tout au long et en le dévidant, pour ainsi dire, dans ces pages, combien elle venait de loin et combien elle était méritée. […] On a tant de fois raconté les choses à son point de vue, et chaque fois en les arrangeant un peu mieux, qu’on ne sait plus se les représenter que dans cette enfilade unique et suivant cette perspective. […] On est un peu soulagé de tout le dégoût qu’elle inspire, lorsqu’on rencontre la lettre suivante du cardidal Mazarin, adressée au maréchal de Brezé, l’un des neveux de Richelieu (28 mai 1643) : Monsieur, bien que je ne pusse recevoir de douleur plus sensible que d’ouïr déchirer la réputation de M. le cardinal, si est-ce que je considère qu’il faut laisser prendre cours, sans s’en émouvoir, à cette intempérance d’esprit, dont plusieurs Français sont travaillés.

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