Vacquerie est faux, d’un bout à l’autre, d’idées et de style ; mais d’une fausseté si complète, si entière, si parfaite, qu’il en est amusant. […] Vacquerie se plaint de ce que les critiques ne savent pas écrire, et de ce que l’Académie préfère le style plat au style accidenté. […] Lamartine a bien raison de dire que le style naturel est le génie des ignorants ! […] Vacquerie est faux, d’un bout à l’autre, d’idées et de style ; mais d’une fausseté si complète, si entière, si parfaite, qu’il en est amusant. […] Vacquerie se plaint de ce que les critiques ne savent pas écrire, et de ce que l’Académie préfère le style plat au style accidenté.
Les dépêches qu’il écrivit pendant ces vingt-cinq légations à son gouvernement sont des chefs-d’œuvre de sagacité, de clarté, de style, appropriés aux affaires. […] Machiavel, toujours par l’intermédiaire de son ami Vettori, qui résidait auprès du pape, transmettait à Léon X des chefs-d’œuvre de vues en chefs-d’œuvre de style, émanés de cette pauvre métairie où languissait le génie du siècle. […] Montesquieu a de la prétention dans les aperçus ; Bossuet a de la poésie dans les vues : c’est un épique plus qu’un historien ; leur style se ressent de leur nature : l’un veut frapper, l’autre veut éblouir ; Machiavel ne veut que comprendre et fait comprendre. Il ne songe seulement pas à son style : le mot, chez lui, c’est la pensée ; la couleur, c’est la lumière ; le seul effet qu’il recherche et qu’il obtient toujours, c’est la vérité. […] L’auteur des Commentaires sur Tite-Live et de l’Histoire de Florence, ouvrages où le goût de la vertu se fait sentir aussi éloquemment que le génie du style ; l’homme dont la vie privée et la vie publique méritèrent à juste titre la renommée d’homme de bien n’eut certes jamais la pensée de personnifier en soi un Tibère, un Néron, un monstre en horreur à Dieu et à soi-même, en mépris de ses contemporains et de la postérité.
Josèphe, écrivant surtout pour les païens, n’a pas dans son style la même sincérité. […] Le style du Talmud est celui de notes de cours ; les rédacteurs ne firent probablement que classer sous certains titres l’énorme fatras d’écritures qui s’était accumulé dans les différentes écoles durant des générations. […] De l’autre, il met dans la bouche de Jésus des discours dont le ton, le style, les allures, les doctrines n’ont rien de commun avec les Logia rapportés par les synoptiques. […] Si Jésus avait jamais parlé dans ce style, qui n’a rien d’hébreu, rien de juif, rien de talmudique, si j’ose m’exprimer ainsi, comment un seul de ses auditeurs en aurait-il si bien gardé le secret ? […] Les deux écrits offrent la plus complète identité de style, les mêmes tours, les mêmes expressions favorites.
Cependant Mme de Maintenon ne manquait pas de recommander à son jeune monde le style qui est si proprement le sien, « le style simple, naturel et sans tour », des lettres courtes, un naturel parfait et précis. […] Il y a certainement dans le style de Mme de Maintenon, ainsi reproduit avec fidélité, de l’abondance, de la récidive, une aisance libre et un cours heureux ; mais ce qui me paraît toujours y dominer plus que tout, c’est la justesse, la netteté et une parfaite exactitude, quelque chose que le terme d’ampleur enveloppe et dépasse.