Nous sommes ici bien loin de Joseph Delorme, qui écrivit des Consolations, et qui, depuis, a passé cinquante ans à faire de la petite dentelle littéraire… Georges Caumont, qui ne fait pas de vers, il est vrai, mais dont la prose est « de premier jet et de source colorée dans son sang, noyée dans ses larmes, pourprée dans ses plaies, sa bile et son fiel, ayant des monstres de style pour exprimer des monstres de souffrance », Georges Caumont est une bien autre personnalité que Joseph Delorme et tous les Mélancoliques et les Souffrants de ce siècle, et c’est sa force de personnalité qui le rend intéressant et pathétiquement sympathique, malgré les farouches et délirantes aberrations de sa pensée. […] … Je me le suis demandé plus haut, si cela aurait été meilleur pour sa gloire, en supposant que cet infortuné ait un jour son atome de gloire, de vivre que de mourir ; si, en vivant, il aurait mis un jour au service de quelque grande conception le talent de style contracté, affiné, acéré et passé au feu de toutes les douleurs, un jour ressenties ?
ajustant le mieux qu’il peut les incorrections d’un style poétique sans puissance à une pensée dont nous ne contestons pas la moralité, mais dont nous contestons la grandeur. […] Ce style inouï, M.
Par le style aussi, par la langue, par l’esprit, il l’emporte encore. Il a bien toutes les qualités de l’esprit, de la langue, du style de Diderot ; mais il les a exaltées, idéalisées, transcendantes… Par là, il est encore plus grand que son origine, car, je l’ai dit, il vient en ligne droite de Diderot ; seulement il a allumé un peu plus la physionomie déjà passionnée de son père.
Ils ont fait du style, la grande affaire pour eux. […] Ils sont deux esprits exigeants sur elle, deux enragés de style qui veulent faire toujours feu des quatre pieds de leur monture, ce qui donne à trembler pour la pauvre diablesse.