Il n’est aucune ruine d’un effet plus pittoresque que ces débris : sous un ciel nébuleux, au milieu des vents et des tempêtes, au bord de cette mer dont Ossian a chanté les orages, leur architecture gothique a quelque chose de grand et de sombre, comme le Dieu de Sinaï, dont elle perpétue le souvenir.
Quelqu’un fait entendre, que l’Élysée a poussé à l’énormité de la célébration, pour diminuer, effacer dans la mémoire populaire, le souvenir des funérailles de Gambetta. […] Et aujourd’hui mes moqueries, à propos des imaginations inquiètes de la triste et maladive fillette, je me les reproche comme des manques de cœur, et le souvenir m’en est douloureux. […] J’ai un souvenir que ce rejettement de drap, avait mis en moi une certaine inquiétude, mais vague et sans conception de la mort. […] Un jeune homme d’ici est mort ; il a laissé un chien, que la mère de ce jeune homme se faisait un bonheur de garder, comme un peu du souvenir de son fils. […] Quand on m’a dit cela, au souvenir de mon frère, j’ai eu vis-à-vis de moi-même, comme une espèce de honte d’être encore si vivant.
Et que l’on n’objecte pas Axël, dont la racine est dans les Souvenirs Occultes des Contes Cruels. […] Voici, sur ce point, l’opinion à peu près courante, exposée par William James : « Maintes et maintes fois j’ai éprouvé ce phénomène, et toujours j’ai réussi à le rameur à un simple cas de souvenir ; mais de souvenir d’abord imprécis, dont ne surnagent que quelques circonstances, celles qui rapprochent l’expérience passée de l’expérience présente, tandis que tardent à se dégager les circonstances qui les opposeraient l’une à l’autre et qui permettraient de dater le souvenir. […] Indépendamment de tout souvenir vague ou même possible, l’impression de passé arrive parfois à notre conscience comme une bouffée imprévue et inexplicable. […] C’est du moins ainsi que je l’éprouve, et ce sentiment cadre fort bien avec le « souvenir du présent » auquel aboutit l’analyse de M. […] Les actions que figure le mime sont tantôt des souvenirs et tantôt des projets.
Je ne veux pas dire qu’il ne restât plus de traces du vieil esprit qui se nourrit des souvenirs du premier empire. […] Tandis que, de ce côte du Rhin, tous nos efforts consistaient à extirper les souvenirs selon nous néfastes du premier empire, le vieil esprit des Blücher, des Scharnhorst vivait là encore. Chez nous, le patriotisme se rapportant aux souvenirs militaires était ridiculise sous le nom de chauvinisme, là-bas, tous sont ce que nous appelons des chauvins, et s’en font gloire. […] Souvenons-nous que la tristesse seule est féconde en grandes choses, et que le vrai moyen de relever notre pauvre pays, c’est de lui montrer l’abîme où il est. Souvenons-nous surtout que les droits de la patrie sont imprescriptibles, et que le peu de cas qu’elle fait de nos conseils ne nous dispense pas de les lui donner.