. — Souvenir d’une langue apprise dans l’enfance et ensuite oubliée. — Souvenir automatique d’une série de sons machinalement écoutés. — Il est probable que toute sensation éprouvée garde une aptitude indéfinie à renaître. […] Beaucoup d’entre nous ont des souvenirs qui remontent à vingt, trente, quarante ans et davantage. […] Mais la circonstance m’était sortie de l’esprit, sans que pour cela le souvenir fût totalement effacé. […] Il revint bientôt à lui, mais sans se souvenir en aucune façon de l’accident. […] Mais, s’étant enivré de nouveau, il se souvint de l’endroit où il l’avait laissé et y alla. » M.
. — Premier stade de la rectification, le souvenir. — L’image actuelle paraît sensation passée. — Le souvenir, comme la perception extérieure, est une illusion qui aboutit à une connaissance. — Notre rêve actuel correspond alors à une sensation antérieure. — Illusion psychologique à propos de la mémoire. — Nous sommes tentés de prendre la connaissance de nos états passés pour un acte simple et spirituel. […] Dans cet état, elle constitue d’abord un événement d’importance majeure, qu’on nomme le souvenir. […] À vrai dire, si l’on excepte nos perceptions d’objets extérieurs, nos souvenirs et nos prévisions, toute la trame de notre pensée est, pendant la veille, composée de pures images. […] Deux cas extrêmes se présentent et résument tous les autres. — Dans le premier, l’image est un souvenir réduit et appauvri. Chacun sait qu’à l’état primitif elle est un souvenir, un souvenir plein et circonstancié.
L’imagination suppose toujours la mémoire ; son acte est une modification du souvenir ; un souvenir inexact est un souvenir mêlé d’imagination ; le moindre changement dans l’ordre des éléments du souvenir est une œuvre de l’imagination. […] Les matériaux de la parole intérieure sont donc des souvenirs. […] II § 7 à 10] : Si c’est le jugement de reconnaissance, l’image est un souvenir. Si au jugement de reconnaissance est joint un jugement d’extériorité, l’image est le souvenir d’une perception, un souvenir sensible. […] Remarquons en passant que, tout au contraire, la reconnaissance, c’est-à-dire la connaissance de la mémoire par le sujet pensant, est en raison directe de l’étendue du souvenir ; il n’y a pas de reconnaissance pour cette poussière de souvenirs que l’imagination organise à sa fantaisie [voir, sur ce point, chap.
J’en dirais d’ailleurs autant du souvenir auditif. […] Serait-ce possible, si le souvenir avait été déposé dans la matière cérébrale altérée ou détruite ? Les choses se passent bien plutôt comme si le cerveau servait à rappeler le souvenir, et non pas à le conserver. […] Plus spécialement, ce qui est atteint, c’est la faculté de rendre le souvenir conscient en esquissant d’avance les mouvements par lesquels le souvenir, s’il était conscient, se prolongerait en acte. […] Serait-ce possible, si c’était aux souvenirs eux-mêmes que la maladie s’attaquait ?