Par la franchise égale de son procédé, M. de Wolmar l’aide, la soutient, la dirige. […] A Buffon, qu’il admira toujours profondément, il a demandé les notions capables de préciser, de soutenir son hypothèse de l’homme naturel, et l’idée de la lente évolution par laquelle l’univers et les êtres qu’il porte se transforment. […] Et ici apparaît la vérité profonde enfermée dans le paradoxe qu’il soutient contre les arts et les lettres.
Rejeter en bloc le xixe siècle est une plaisanterie, et l’on ne voit guère lequel de nos contemporains pourrait la soutenir sans renier le meilleur de soi-même. […] La plupart pourtant des écrivains de ce siècle me paraissent avoir été guidés et soutenus, moins par l’intelligence que par le lyrisme du sentiment et du moi. […] Paul Souday les a corroborées d’une façon singulière dans l’article du Temps qu’il a publié en réponse à notre enquête : « Le moins qu’on puisse dire est que ce dernier venu des grands siècles n’a pas dégénéré et qu’il soutient n’importe quelle comparaison (le suprême ve siècle athénien étant comme toujours mis à part) pour l’intrépidité de l’esprit critique et la variété des talents originaux. » Afin de donner à cette enquête plus d’ampleur et de poids nous avons tenu, à côté d’écrivains et de critiques représentatifs des générations présentes, à consulter quelques maîtres de l’enseignement supérieur.
Par les portraits dont il a égayé les Lettres persanes, il soutient la langue du grand siècle ; par tout ce qu’il écrit de nouveau sur le caractère français et sur les sociétés humaines, il la développe et l’enrichit. […] Voltaire est-il donc le seul auteur de tragédies dont les pièces « sont farcies de traits plus brillants que solides, les vers mauvais ou mal rimés, les caractères mal formés ou mal soutenus, et les pensées souvent obscures26? […] Pro qua mercede, canoros Curetum soutins erepitantiaque cera secutæ, Dircœo cœli regern pavere sub antro.
Et, quoiqu’il semble paradoxal de soutenir la même chose pour nos langues métaphysiques, tourmentées par tant de révolutions, on peut affirmer sans crainte qu’elles ne renferment pas un mot, pas un procédé qu’on ne puisse rat-tacher par une filiation directe aux premières impressions des premiers enfants de Dieu. […] Les apologistes soutiennent que ce sont les religions qui ont fait toutes les grandes choses de l’humanité, et ils ont raison. […] Il sera à jamais impossible de réduire au silence celui qui la soutiendra obstinément ; mais quiconque a tant soit peu d’éducation critique la repoussera comme contraire à toutes les lois d’une herméneutique raisonnable, surtout quand elle est souvent répétée.