A mesure qu’on s’élève dans l’échelle des opérations mentales, les sentiments attachés aux idées deviennent de plus en plus complexes ; aussi, pour expliquer les sentiments supérieurs, par exemple les émotions esthétiques, morales, sociales, ce n’est plus au mouvement d’un seul nerf, c’est à tout un ensemble d’excitations et de motions qu’il faut avoir recours. […] L’universel, en effet, est la seule satisfaction adéquate d’une pensée qui a pour condition d’existence la synthèse complète de la multiplicité dans l’unité ; l’idée universelle est le maximum d’efficacité avec le minimum de dépense intellectuelle : elle est donc une économie de force et un déploiement de puissance. […] Au contraire, le seul fait de réfléchir sur une sensation élémentaire contribue à la rendre plus agréable en même temps que consciente de soi ; on commence alors à sentir esthétiquement.
Quand on opère sur les choses réelles, on n’est pas tenté de planer dans le monde imaginaire ; par cela seul qu’on est à l’ouvrage sur la terre solide, on répugne aux promenades aériennes dans l’espace vide. […] Le petit groupe de sceptiques qu’on apercevait à peine sous Louis XIV a fait ses recrues dans l’ombre ; en 1698, la Palatine, mère du Régent, écrit déjà « qu’on ne voit presque plus maintenant un seul jeune homme qui ne veuille être athée505 ». […] On s’adresse à lui, même pour les accidents privés ; le 8 juin 1785, il envoie deux cents livres à la femme d’un laboureur breton, qui, ayant déjà deux enfants, vient d’en mettre au monde trois en une seule couche554. […] Mais on n’aurait pas trouvé un individu, le plus morose, le plus timide, le plus enthousiaste, qui prévît un seul des événements extraordinaires vers lesquels les États assemblés allaient être conduits. » 492. […] En 1788, deux cents gentilshommes des premières familles du Dauphiné signent, conjointement avec le clergé et le Tiers-état de la province, une adresse au roi où se trouve la phrase suivante : « Ni le temps, ni les liens ne peuvent légitimer le despotisme ; Les droits des hommes dérivent de la nature seule et sont indépendants de leurs conventions.
Entraîne-la de ta main seule dehors ! […] Un seul pas, et tu es libre. […] Mais laissez-moi aller seul, et ne m’attendez pas. […] Laissez-moi seul. […] Peut-être aussi reprendrai-je seul ce sentier, pour ne plus jamais le revoir avec joie.
Il les doit toujours regarder de très haut, et si une inquiétude passe sur son visage, c’est à la seule phrase : « Elsa, veux-tu m’interroger ? […] » Cela seul dit tout. […] D’ailleurs, je pense, comme Dumas, que seul le temps peut se charger de mettre les choses à leur vraie place. […] Pendant longtemps je fus pour ainsi dire le seul compositeur français qui affichât franchement une admiration profonde pour Wagner, admiration qui nuisit peut-être à la réussite de mes premières œuvres. […] — On pourrait en tout cas atteler quatre cygnes à la barque de Lohengrin, au lieu de n’en atteler qu’un seul, comme on le fait en Allemagne.