. — À quoi sert le nombre énorme des cellules et des fibres corticales. — Comment se réveille un souvenir lointain qui n’a point reparu pendant un long intervalle. — Travail ordinaire de l’écorce cérébrale. — Son œuvre est une combinaison incessante des impressions actuelles et des clichés anciens. […] « La taupe ne fouit plus, le chat reste calme même quand on l’irrite. » Toutes les images font donc défaut ; partant celles qui nous servent de signes et par lesquelles nous avons des idées abstraites périssent aussi. […] Il n’y a pas d’exception à cette règle ; la pensée la plus haute, la conception la plus abstraite y est soumise, par les mots ou signes qui lui servent de support. […] Plus haut, l’écorce corticale forme le dernier bureau, beaucoup plus étendu que les précédents, relié avec eux par le vaste éventail de la couronne de Reil, et contenant les centaines de millions de cellules olfactives, optiques, gustatives, acoustiques et tactiles, qui servent de répétiteurs aux cellules similaires des deux précédents bureaux. […] Dès lors, on comprend à quoi servent les cinq cents millions de cellules et les deux milliards de fibres de notre écorce cérébrale ; grâce à leur multitude, notre mémoire est pleine de clichés ; c’est pour cela qu’un cerveau humain peut posséder une ou plusieurs sciences complètes, cinq ou six langues et davantage, se rappeler des myriades de sons, de formes et de faits.
. — Mais la rétine et le nerf optique tout entier ne sont eux-mêmes que des conducteurs intermédiaires ; ils servent à exciter les centres optiques de l’encéphale, voilà tout. […] Même en insistant, je n’imagine d’abord que la première des enjambées, la sensation que donnerait à ma main le premier angle ; ces deux images servent de type pour les autres. […] Les sensations musculaires de l’œil nous servent dans la vue comme les mots dans le raisonnement abstrait57. […] À la vérité, pour l’intérieur de la bouche, c’est la seconde représentation qui nous sert le plus, parce que la langue fait l’office de main ; par exemple, nous ne discernons et imaginons que par des images tactiles et musculaires les mouvements qu’il nous faut faire pour proférer les divers sons et les articulations du langage. […] Il nous sert autant ; il nous suggère les mêmes prévisions.
Hirsch se sert d’un alexandrin modifié quant aux jeux des rimes, et d’ailleurs fort souple.
L’un étoit un Dictionnaire de rimes, & l’autre un Dictionnaire d’idées & de raisonnemens. » On ignore assez communément qu’on doit à Thomas Corneille d’excellentes Observations sur Vaugelas, un Dictionnaire des Arts, pour servir de supplément au Dictionnaire de l’Académie, & un Dictionnaire universel, géographique & historique, en trois vol.