J’avais dix-neuf ans ; le printemps de la nature correspondait au printemps de mes sensations. […] Le visage de la candide Thérésina reflétait chaque sensation et chaque stance ; il y avait tantôt de la rougeur, tantôt de la pâleur sur ses joues, tantôt du sourire fugitif, tantôt des larmes superficielles dans ses beaux yeux.
Pour lui, l’âme subsiste indépendamment de la sensation ; la pensée intérieure se manifeste toujours, même dans l’homme auquel manquent la vue, l’ouïe et le toucher. Nobles démentis donnés à la philosophie de la sensation, dans le temps que Voltaire mettait à la mode Locke, Dont la main courageuse A de l’esprit humain posé la borne heureuse… ce qui veut dire : qui a appris à l’esprit humain à ne pas nier que la matière soit capable de penser.
Et nous voici, avec la complète sensation de notre refus dans la salle de lecture, où les acteurs débandés se décident à se traîner, en nous demandant « si ce sera très long ». […] Puis un côté frappant chez lui, c’est le côté maladif, souffreteux, ultra-nerveux, vous donnant par moments la sensation pénétrante d’être aux côtés d’une mélancolique et révoltée victime d’une maladie de cœur.
Il n’y a que la littérature seule capable de lui procurer ce rassérènement, qu’il reconnaît de suite à une chose physique, à une sensation agréable dans les joues ! […] Au milieu des atomes crochus, qu’il sent autour de lui, il devient, de minute en minute, plus expansif, et nous raconte, à la fin, l’heure de sa vie la plus remplie de sensations.