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452. (1932) Le clavecin de Diderot

De négations en négations, vont ainsi les idéalistes, ces philosophes qui, selon Diderot, n’ayant conscience que de leur existence et des sensations qui se succèdent en eux n’admettent pas autre chose. […] Il ne s’intéresse qu’à ses sensations, mais comme pour des raisons métaphysiques il leur refuse les nourritures légitimes, il se fait une vie, des idées impossibles. […] Une sensation, d’une autre avait fait la critique. […] Que soit nié l’objectif, méprisé l’objet, ce ne peut être qu’au bénéfice, à l’avantage du subjectif, de la sensation. […] La cénesthésie est la conscience confuse des sensations émanent de la profondeur du corps.

453. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Considérez encore sa parure, les boucliers d’or qui étoilent son architrave, les acrotères d’or, les têtes de lion qui luisent en plein soleil, les filets d’or et parfois les émaux qui serpentent sur ses chapiteaux, le revêtement de vermillon, de minium, de bleu, d’ocre pâle, de vert, de tous les tons vifs ou sourds qui, reliés et opposés comme à Pompéi, donnent à l’œil la sensation de la franche et saine joie méridionale. […] Rassasié et dispersé comme il est, il demande à l’art des sensations imprévues et fortes, des effets nouveaux de couleurs, de physionomies et de sites, des accents qui à tout prix le troublent, le piquent ou l’amusent, bref, un style qui tourne à la manière, au parti pris et à l’excès. […] Il faut avoir entendu une langue musicale, la mélopée continue d’une belle voix italienne qui récite une stance du Tasse, pour savoir ce que la sensation de l’ouïe peut ajouter aux sentiments de l’âme, comment le son et le rhythme étendent leur ascendant sur toute notre machine et leur contagion dans tous nos nerfs. […] Le poëte qui inventait une espèce de mètre inventait une espèce de sensation. […] Tous ses bienfaits et toutes ses victoires étaient figurés sur les murailles, et les yeux qui, du fronton du temple, se reportaient sur l’immense paysage, embrassaient dans la même seconde les deux moments de la religion, interprétés l’un par l’autre et réunis dans l’âme par la sensation sublime de la beauté parfaite.

454. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Ce que Tardieu traduit avec une sécheresse brutale et étroite « la prédisposition à l’étude de la médecine est le fait de deux facteurs associés : l’aptitude aux manipulations mécaniques, la faculté d’enregistrer passivement et impartialement, selon la méthode scientifique, les impressions matérielles, les sensations brutes, données par le fonctionnement des organismes vivants » (Revue philosophique).

455. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Jean Lahor (Henri Cazalis). »

La poésie panthéistique met, si je puis dire, dans chacune de nos sensations, le ressouvenir de l’univers… Des exemples ?

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