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999. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

C’est ainsi qu’en baissant dans leur moralité les peuples baissent dans leur intelligence… Nous le disions récemment, à propos de cette immense mystification que des nigauds appellent, avec un sérieux bouffon : « la science de l’économie politique », tout pour l’homme est dans les questions morales, même le secret de son talent et de son génie quand il en a.

1000. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Ce secret, nous eussions eu quelque malaise à le vouloir surprendre au lendemain de cette mort dont nous portons le deuil, mais après deux semaines, rapprochons-nous, osons interroger notre maître vénéré.‌

1001. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

C’est là, si je ne m’abuse, un des secrets du génie. […] Bien des femmes y liront le secret de leur destinée. […] Le mari a deviné le secret de Fernand, il a compris que la passion est usée dans son cœur. […] Madeleine, qui l’attend sur le perron et lui dévoile le secret de sa ruse ingénieuse. […] Averti par la résistance qu’il vient de rencontrer, il sait maintenant qu’il lui reste encore bien des secrets à deviner.

1002. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Exactement comme la censure, pendant la guerre, ou bien mutilait les articles de journaux, ou bien forçait leurs auteurs à ne présenter leur pensée que sous une forme approximative ou voilée, de même une force secrète modifie et travestit nos pensées inconscientes et ne leur permet d’aborder notre esprit que sous les espèces énigmatiques du rêve. […] Un peu plus loin il parle du secret de la vérité et de la beauté à demi pressenties, à demi-incompréhensibles dont la connaissance était le but vague, mais permanent de ma pensée 13. […] Un autre point — mais au fond c’est le même — sur lequel nos deux auteurs se trouvent en accord secret, c’est celui des relations entre l’amour et la douleur, entre le désir et l’angoisse. […] Cette Ariane, je la vois dans cette muse secrète dont Proust fut dès son enfance habité, dans cet élément féminin de son caractère, qui lui conseilla sans cesse la nonchalance et le détour, qui l’empêcha de se cristalliser jamais, qui le rendit fluide toujours assez, et persistant malgré tout, et infatigable à sentir et à comprendre. […] On voit ce qui se passe à la surface de sa conscience, tout ce qu’il appréhende immédiatement, et en même temps des vues nous sont ouvertes brusquement sur le courant secret qui la parcourt.

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