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434. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Je n’ambitionne rien dans mon pays que l’honneur d’être appelé au jour du danger à commander son avant-garde, dussé-je même subir le sort du respectable général d’Erlachl62 » Ce dernier vœu assez inattendu, ce soudain souhait d’une mort patriotique et guerrière nous ouvre un jour sur l’âme de Jomini, sur sa plaie secrète, sur les ennuis dont il n’était pas venu à bout de triompher, et que nous révèle encore mieux une lettre intime écrite vers la même date. […] Cet ouvrage est resté secret. […] Son rôle durant cette grande crise fut, comme toujours, celui de conseiller pas toujours écouté. — Les divers mémoires secrets qu’il soumit à l’empereur Nicolas sont ensevelis dans les archives du ministère de la guerre russe.

435. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SCRIBE (Le Verre d’eau.) » pp. 118-145

Mais ce serait à lui de nous donner sa clef et de nous dire son secret. […] Il pourrait y avoir bien des secrets dramatiques et aussi de la philosophie dans le commentaire d’un tel tableau. […] Trois scènes principales, et qui font nœud, me paraissent excellentes et d’un comique très-net, très-vigoureux : ce sont celles de Bolingbroke avec la duchesse, au premier, au second et au quatrième acte, lorsque, maître de son secret, il se fait fort, par trois fois, de la contraindre à le servir.

436. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Dévoilons-en pourtant, avec la pudeur qui sied, un modèle de plus, déjà bien ancien, et dont les monuments secrets nous sont venus dans un détail heureux où nous n’aurons qu’à choisir. […] Quoique l’expiration du règne de Louis XIV et de la dévotion régnante fût pour lui un énorme poids de moins, quoiqu’il se sentît avec joie délivré de cette condition de faveur à laquelle il aurait pu difficilement se soustraire, et dont l’idée le blessait par une honte secrète (lui converti, enfant, par astuce et intérêt), pourtant il ne voyait dans la Régence qu’un débordement déplorable et la ruine de toutes les nobles mœurs. […] Et celle-ci, de ce ton de gaieté, pourtant sensible, où elle excellait : « En fait d’amour et de cœur, je ne sais qu’une maxime, répliqua-t-elle ; le contraire de ce qu’on en affirme est possible toujours. » A un quart d’heure de là, M. de Murçay et Mme de Pontivy, qui avaient le besoin de se voir seuls, se rencontrèrent, par un instinct secret, en un endroit couvert du jardin.

437. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Or il arriva que l’Art Parnassien, en 1885, ne répondait plus guère aux aspirations secrètes de la jeunesse littéraire d’alors, de celle qui résistait d’instinct au naturalisme et était impatiente d’y opposer quelque chose de nouveau. […] Mallarmé, plus secret, apportait, en ses mains fermées, des graines obscures et fécondes. […] La raison en est qu’il porte son sens en lui, non pas d’une façon apparente, mais d’une manière secrète, de même que l’arbre porte en sa graine le fruit qui en naîtra.

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