J’entends ici le genre de l’éloge académique en tant qu’il s’applique uniquement aux sciences et aux savants. […] Ce n’est pas tant à Pariset que je fais le procès en ce moment qu’au genre académique lui-même, qu’il est temps, surtout dans l’ordre des sciences, de rapprocher de la vérité et de baisser d’un cran. […] Je voudrais qu’on en vînt là, même à l’égard des gens de lettres qu’on célèbre au sein des académies : à plus forte raison, quand il s’agit des hommes qui ont cultivé des sciences ou des arts sévères. […] [NdA] Sur les éloges de Cuvier et sur ceux des autres secrétaires perpétuels de l’Académie des sciences, on peut lire les premières pages d’un très bon article de M.
Distinguons d’abord deux choses dans le xviiie siècle : la littérature proprement dite, et la philosophie, c’est-à-dire par là j’entends la prose sérieuse (histoire, science, politique). […] Je ne voudrais pas le voir seulement comparé et balancé avec Bossuet ; je voudrais qu’on me le mît à part comme un homme de premier rang, qui est avant tout lui-même ; je voudrais que l’on me dît que, dans cette science noble et excellente qu’on appelle la politique, Montesquieu n’est pas seulement le premier dans son siècle, mais l’un des premiers dans tous les siècles, et qu’Aristote excepté, il n’a ni supérieur ni égal. […] Que de choses belles, bonnes, excellentes, dignes d’admiration, qui ne nous apprennent pas nos devoirs : la science par exemple et les beaux-arts ! […] Si c’est au contraire le xviiie siècle qui a été téméraire, le xviie siècle vient, avec sa science plus tranquille et plus mûre de l’homme, rabattre ces témérités et remettre les choses au vrai point de vue. » C’est surtout dans le jugement de M.
Et, pourtant, il déclare que la science est le « vide sublime » et conclut ainsi : Ô science ! […] Puisque la même nuit qui nous tient vous réclame, Pourquoi votre science et votre vanité ? […] La science pour laquelle il combat ne pousse pas M. […] Voici donc les miracles, sinon acceptés tels quels, du moins expliqués par la science. […] Dans ce livre de science, la science même et son cortège de chiffres disparaissent pour ne laisser place qu’à une intense curiosité.
On peut dire que cette paysanne a autant inventé et créé, dans l’ordre du sentiment, qu’un Newton dans la science ou un Corneille dans la poésie. […] À cause de cela, la gloire de Jeanne d’Arc est au-dessus de toutes les gloires ; et, pourtant, je le répète, elle n’eut aucune science et elle n’eut point une puissance intellectuelle extraordinaire : elle n’eut que de la bonté, de la pitié et du courage.