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1248. (1900) La province dans le roman pp. 113-140

Il n’y a guère de jeune mère qui n’entre en huitième avec son fils aîné, qui ne sache « rosa, la rose », qui ne s’intéresse à l’alphabet grec pour faire réciter les leçons du collégien, qui ne s’applique surtout à corriger et même à rédiger les « rédactions » de mademoiselle Henriette, ou de mademoiselle Geneviève, ou de mademoiselle Marthe qui suit des cours de littérature, de sciences, d’histoire, d’économie, — non domestique, mais politique, — et qui doit être la première, puisqu’elle lutte contre mademoiselle Marie, c’est-à-dire contre la mère de mademoiselle Marie, laquelle a toujours passé pour moins intelligente que la mère de mademoiselle Marthe, ou de mademoiselle Geneviève, ou de mademoiselle Henriette. […] Ils jugent enfin que la science de l’amusement a été de tout temps le plus redoutable ennemi de la gaieté, et ils assurent que ces habitants de la province, qui devraient s’ennuyer d’après tant de romans, sont habituellement d’une plus solide gaieté que beaucoup de Parisiens qui s’amusent.

1249. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

L’attaque avait porté sur tous les points, et s’était étendue à toutes les branches des connaissances : l’histoire, la philosophie, les sciences, la politique, la législation, les arts, la littérature. […] À cette époque, le nouveau chef du gouvernement, en réorganisant l’Institut, en exclut la classe des sciences morales. […] Il se réfugia dans la science, où il restait maître de sa pensée, et ce furent surtout les sciences exactes qui occupèrent ses veilles. […] Autrefois c’était un instinct, aujourd’hui c’est une science. […] Il a éprouvé une horreur instinctive pour ce monde où la force matérielle triomphe, et où le matérialisme de la science et de la philosophie donne la main au matérialisme politique.

1250. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Même dans les dernières années, lorsque sa santé était déjà altérée gravement, elle ne manquait à aucun des appels de l’art ou de la science. […] Jusqu’au moment suprême son intelligence resta claire et calme ; ce fut le corps qui fit défaut et non l’âme, qui resta jeune toujours, et comme la science du bien vivre donne la science de bien mourir, sans emphase et sans terreur, elle voyait, plus souvent que d’ordinaire, depuis quelque temps, un digne prêtre de ses amis. […] Rabelais, Beroalde de Verville, Eutrapel, le Pogge, Straparole, la reine de Navarre et tous les docteurs de la gaie science eussent reconnu en lui un disciple et un maître ! […] Plusieurs passages de la Comédie humaine semblent impliquer chez Balzac une sorte de foi aux sciences occultes, sur lesquelles les sciences officielles n’ont pas dit encore leur dernier mot. […] Le mancenillier y montre ses petites pommes mortelles comme celles qui pendaient à l’arbre de science ; l’upa y distille son suc laiteux plus corrosif que l’eau-forte.

1251. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Lorsqu’on sort de semblables Cours, on pourrait croire que la science est finie et qu’il ne reste plus qu’à étendre et à généraliser les principes qui lui servent de base. […] Lefèvre, licencié ès sciences naturelles, et M. le docteur A. […] Le fait n’a pas confirmé cette espérance, car ces déductions ont été bientôt épuisées, et rien ne s’est plus ajouté à la science qui ne soit venu par une autre voie. […] Il faut forcément recourir à l’observation et à l’expérimentation, et c’est justement pour cela qu’on a appelé ces sciences, sciences expérimentales. […] En 1824, l’Académie des sciences mit au concours la question suivante : Étudier les phénomènes physiologiques et chimiques de la digestion.

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