Le livre débute par une scène d’idylle. […] Quelques-unes des scènes ingénues et tendres que contient Adam et Ève m’ont fait songer parfois aux Quatre Saisons de Nicolas Poussin.
Voici tantôt plus de soixante ans que la conception de Faust m’est venue en pleine jeunesse, parfaitement nette, distincte, toutes les scènes se déroulant devant mes yeux dans leur ordre de succession ; le plan, depuis ce jour, ne m’a pas quitté, et vivant avec cette idée, je la reprenais en détail et j’en composais tour à tour les morceaux qui dans le moment m’intéressaient davantage ; de telle sorte que, quand cet intérêt m’a fait défaut, il en est résulté des lacunes, comme dans la seconde partie. […] Huysmans primordial dans la vie des saints, ce sont les visions, les hallucinations, les luttes contre le diable ; il ignore que tout cet accessoire n’est jamais un motif de canonisation47 ; qu’on ne l’accepte que s’il vient en superfétation à une vie de renoncement, de sacrifice et de charité ; que les accidents cérébraux, si fréquents chez les saintes, ne le sont pas moins chez les hystériques ; ou bien, épris d’abord du pittoresque et du singulier, il retient le diable comme l’indispensable metteur en scène des féeries de la sainteté. […] « … Ils s’entretiennent, en se chauffant, des incursions nauséabondes que le Démon tente et, subitement, les scènes se renouvellent. […] Un roman où tout, jusqu’aux noms des personnages, jusqu’à la nuance des tentures, jusqu’à la forme des fauteuils, où tout, dialogues, paysages, gestes, sourires, cheveux, accidents, scènes d’amour, jalousies, souliers, jupes et consciences, où tout, dis-je, donnerait la sensation de retrouver un chien perdu ou une amante égarée !
Il y avait de l’alchimiste, il y avait aussi du philosophe dans ce grand savant, et peut-être relisait-il la scène du second Faust où Wagner surveille ses miraculeuses cornues : « Nous tentons d’expérimenter judicieusement sur ce qu’on appelait autrefois les mystères de la nature : ce qu’elle produisait organisé, nous autres nous le faisons cristalliser. » Ces mystères de la nature, Berthelot n’y croyait plus beaucoup. […] Ils font des scènes publiques. […] Or, il est visible, d’après ce que nous savons de la scène du crime, qu’à partir d’un certain moment Soleilland est tombé dans l’inconscience absolue. […] Quant à la seconde partie de la monstrueuse scène, elle a eu lieu après le ligotage, et voilà pourquoi Soleilland ne se souvient pas d’avoir noué la corde autour de sa victime.
En outre, Jean Papadiamantopoulos traduisait, avec une prédilection singulière, des « scènes mexicaines » de Lucien Biard, de l’Hégésippe Moreau, de l’Arsène Houssaye, et voire « le Bon Dieu » de notre Béranger. […] C’est l’antiquité, qu’on trouve dans son deuxième recueil, Aux flancs du vase, l’antiquité de l’Anthologie, celle aussi de Chénier, gracieuses idylles, scènes champêtres, bergeries. […] Ces petites scènes sont peintes, comme par Douris, Euphronios ou Brygos, aux flancs du vase. […] Il a composé de la musique de scène, un Shylock délicieux, un admirable Prométhée, le subtil et bel accompagnement lyrique et musical d’une ou deux situations de Pelléas et Mélisande.