De tout temps et jusque dans le premier entrain de l’imagination, on a pu remarquer sa vocation d’étudier de près les choses, de les bien savoir, de les savoir avec précision seulement. […] Mérimée, même en préparant son histoire de Jules César, ne saurait demeurer sourd à ce cri universel du public : « Donnez-nous encore des Colomba ! […] Je ne sais trop ce qu’il en rapportera, mais j’ai confiance. […] sont à mes yeux plus loin mille et mille fois de l’Électre première que cette fille des montagnes, cette petite sauvagesse qui ne sait que son Pater. […] — En tout, cet ingénieux volume sur la Conjuration de Catilina soulève plus de questions qu’il n’en résout, et il apprend à douter de ce qu’on croyait savoir.
Il sait qu’il y va du prestige de ses armes. […] Ils savent le prix coûteux des enfants. […] Ils savent opposer aux exigences outrées la force d’inertie. […] Décidément Marianne ne saura jamais s’habiller comme les Duchesses. […] Ils savent ce qu’ils valent, mais ils savent aussi que les âmes médiocres seules sont capables de cabotinage, d’intrigues et de « bluff ».
Mais ce qui est plus difficile et plus intéressant à savoir, c’est la conception que telle époque s’est faite de la nature, c’est l’espèce de sentiments qu’elle a éprouvés pour elle. […] Je sais tel siècle où les îles ont été à la mode : c’est le xviiie . […] Faut-il un exemple des effets littéraires dont peut être suivie une de ces convulsions de la nature que l’homme ne sait ni prévoir ni prévenir ? […] Les marais une fois desséchés, le chœur des follets ne sait plus où dérouler ses rondes nocturnes. […] Sans connaître à fond les montagnards des Alpes, je les connais assez pour savoir que des causes analogues ont eu chez eux des effets semblables.
Fontenelle voulut et sut préserver tout d’abord les éloges des savants de l’inconvénient presque inhérent au panégyrique littéraire, je veux dire l’emphase et l’exagération. […] Il continuait pour lui-même de former je ne sais quels projets dont il croyait le succès infaillible, et dont il se réservait de confier le secret à son ami. […] Je ne dirai point que Cabanis était le maître de cette école ; Cabanis était trop consciencieux, trop réellement savant pour mériter d’être classé ainsi, et il ne saurait figurer en tête de ce groupe que par son talent d’écrivain et de peintre physiologiste. […] On ne saurait mieux dire ; et, certes, ce n’est pas là le défaut qu’on reprochera à Pariset. […] Aussi je souffre toujours quand je vois une chose simple qu’on n’a pas osé dire dans un éloge historique par je ne sais quel scrupule de noblesse ou de fausse convenance.