Mais son humeur âcre, sa bile amassée dans le sang déjouait bientôt ses projets d’une semaine ; il était en proie à toutes les contradictions, et finalement à des passions nouvelles.. […] Se justifiant auprès d’un ami du reproche de fierté et de dureté de cœur à l’encontre des bienfaits : « Mon ami, lui écrit-il, je n’ai point, je crois, les idées petites et vulgaires répandues à cet égard ; je ne suis pas non plus un monstre d’orgueil ; mais j’ai été une fois empoisonné avec de l’arsenic sucré, je ne le serai plus : Manet alta mente repostum. » Oui, Chamfort a été une fois empoisonné, et il lui est toujours resté de ce poison dans le sang.
Juillet Les tueurs d’animaux de la campagne, avant le quiqui du matin, boivent un verre de sang. […] Passionnée pour monter à cheval, pour conduire un panier, elle se trouve mal à la vue d’une goutte de sang, a la terreur enfantine du vendredi, du nombre treize, possède tout l’assemblage des superstitions et des faiblesses humaines et aimables chez une femme : faiblesses mêlées à d’originales coquetteries, celle du pied par exemple qu’elle a le plus petit du monde, et qu’elle porte toujours chaussé d’un soulier découvert à talon… Mal jugée et décriée par les femmes et les petites âmes qui ont l’horreur de la franchise d’une nature, elle est faite pour être aimée d’une amitié amoureuse par des contempteurs comme nous des âmes viles et hypocrites du monde.
Une des plus importantes est celle des Hérétiques, c’est-à-dire, de ces hommes hardis & entreprenans qui ne pouvant plier leur tête orgueilleuse sous le joug de la Foi, ont troublé l’Eglise par des erreurs qui ont fait quelquefois couler le sang humain. […] Nous n’aurons que fort tard une histoire fidéle du Jansénisme ; il faudroit voir les choses de sang froid pour l’écrire, & tout le monde porte les armes ou pour ou contre dans cette guerre si longue, si ridicule & si funeste.
Ce postulat me paraît donc en contradiction formelle avec la théorie générale, et le romancier ne l’a emprunté au physiologiste que parce qu’il sentait, de par sa propre intuition, l’insuffisance de sa méthode appliquée à l’art, et qu’il lui fallait trouver un débouché au génie individuel, moins facilement analysable que les nerfs et le sang. […] Il n’a jamais goûté la profondeur de la vie, il n’a accumulé aucune de ces sources d’émotion purement personnelle d’où les grands artistes ont tiré le fluide précieux qui fait le sang éclatant et vivant de leurs créations.