Les négociations s’établissent entre les deux camps ; on se demande pour qui et pourquoi on va verser tant de sang romain par des mains romaines. […] « Si un des deux partis venait à plier, si les vaincus se cachaient dans les boutiques, ou se glissaient dans quelques maisons, la populace s’ameutait pour qu’on les jetât dehors et qu’on les égorgeât, afin de s’emparer de leurs dépouilles ; car, tandis que le soldat s’acharnait à tuer, le bas peuple s’acharnait au pillage. » XXII « Horrible et difforme était l’aspect de la ville : ici des meurtres et des blessures ; là des tavernes et des bains ; ici des ruisseaux de sang et des monceaux de cadavres ; là des courtisanes et des hommes prostitués comme elles ; tout ce qu’il y a de débauches dans la riche oisiveté de la paix, tout ce qu’il y a de forfaits dans la plus implacable victoire ; en sorte que vous eussiez cru voir la même ville se déchirer et se débaucher à la fois. » XXIII « Déjà, dans deux circonstances, sous Sylla et sous Cinna, des armées s’étaient combattues dans les murs de Rome ; il n’y avait pas eu alors moins d’acharnement, mais il y avait cette fois une plus inhumaine insouciance, tellement que les plaisirs mêmes n’y furent pas interrompus un seul instant. […] « Ce fut la débauche du sang et l’appétit des dépouilles qui poussèrent ton génie, ignoré et inexpérimenté encore des justifications que tu cherches aujourd’hui, à t’assouvir de ce carnage illustre. […] Quant au peintre, il a les mêmes couleurs : de la bile et du sang.
Il y fut fusillé en 1795, sans doute comme un complice tardif des ennemis de la Convention ; il mourut en héros, ne témoignant d’autres regrets que de laisser son sang inutile à son roi toujours fugitif, et la gloire de son aïeule encore incomplète. […] » Entour du feu, mesme au soir, que parlons De voyagiers esgarez loing des routes, Au fond des bois, dans le creulx des vallons, Ou s’abritant soubz les obscures voultes De vieulx chastels ouvertz aux aquilons, S’oyons un cry tout-à-coup dans la plaine, Ung bruict confus, tant soict au loing cela, Soudain le sang tout se fige en ma veyne ; Retiens mon souffle, et ne reprends haleine Que pour me dire : « Ô ciel ! […] Le premier s’appelait Lygdamon : il raconte en vers délicieux que dans un combat, où il allait périr, un héros se présente, renverse ses ennemis et le sauve ; que ce héros blessé, qui est une femme, répand des flots de son sang, puis disparaît emporté par les siens aux murs de Venise, où il va la rejoindre et l’épouser. […] vostre sang ne bouillonne !
Quelquefois Mirabeau, perplexe et pesant, mâchait de la laine dans sa gueule de lion avant de trouver le sang de l’idée ou du sentiment qu’il allait tout à l’heure faire jaillir ; mais la laine des phrases de Villemain lui reste dans les dents, et le rhéteur en meurt étouffé. […] Artistes en mots, et, puisque nous avons écrit ce mot-là, modistes de phrases, l’un est la modiste pur sang, l’autre n’est que l’industrielle. […] Ce n’est pas l’éloquence des rhéteurs ; c’est l’éloquence vraie, spontanée, naturelle, qui sort à tout propos du cœur comme le sang jaillit de la veine ! […] Et quoique Villemain, le révolutionnaire mitigé, l’homme du Juste Milieu en tout, même en littérature, n’approuve pas complètement toutes les audaces de Fox, de ce sanguin au sang bouillant et pourpré ; quoiqu’il trouve de mauvais goût peut-être tous ces déboutonnements du gilet jaune du whig, enivré de démocratie comme il l’était souvent de porto gingembré, il préfère Fox cependant avec ses débraillements démocratiques à des hommes bien plus grands que lui, aux deux Pitt, par exemple, et à Burke, qu’il a oubliés dans son histoire, et il nous l’a donné (le croirait-on ?)
Cette Piece n'est, dans le fond, qu'un amas de pensées boursoufflées, d'allusions froides & puériles, telles que celle-ci, où, en parlant du poignard de Pyrame, il dit : Le voilà, ce poignard, qui du sang de son Maître S'est souillé lâchement ; il en rougit, le traître.