C’est alors qu’il montra Desdémone périssant par Iago, et le sang d’un vieux roi paternel tachant les petites mains de lady Macbeth et la pauvre Cordelia, et vous son préféré, et Timon d’Athènes. […] Autrement dit, ils crevaient, et il n’en restait plus rien qu’une goutte de liquide, larme ou sang, que l’air absorbait aussitôt. […] Leurs maîtresses, qui sont pour la plupart du même sang qu’elles, développent ces vertus préférablement aux autres. […] Petite-fille d’un des défenseurs de Sébastopol, le général Paul Grégorievitch Bashkirtseff, elle se vantait d’avoir, par sa mère, du vieux sang tartare dans les veines. […] C’est le lait de la louve romaine qui fait le plus beau de notre sang.
Chaque excitation qui frappe un endroit de l’écorce cérébrale a pour conséquence à cet endroit une affluence de sang qui lui amène des matières nutritives67. […] L’intervention de la volonté dans cette lutte pour l’existence des aperceptions, je me la représente ainsi : la volonté envoie aux muscles des artères cérébrales des impulsions motrices (probablement inconscientes) ; par là les vaisseaux sanguins sont élargis ou rétrécis selon le besoin, et l’afflux du sang est plus ou moins abondant73. Les cellules qui ne reçoivent pas de sang doivent cesser leur travail ; celles qui en reçoivent une forte quantité peuvent au contraire fonctionner plus vigoureusement. […] si j’osais t’anéantir en t’écrasant d’amour, et mourir, mourir de ta douleur et de mes délices, et me mêler à ton sang et me fondre en toi ! […] Voici mon sang que je n’ai pas versé, Voici ma chair indignée de souffrance, Voici mon sang que je n’ai pas versé.
Comment cette race, formée du sang arabe et européen, ardente, ingénieuse, guerrière, comment n’a-t-elle pas encore du génie dans les arts ? […] C’était le prestige et la politique de Rome d’attacher un sceau d’inviolabilité au moindre de ses mandataires, et de payer de tout le sang d’un peuple l’insulte qui pouvait leur être faite. […] Enfin, l’imagination des hommes n’était plus la même ; elle avait été comme submergée dans ces flots de sang. […] Le poëte accuse Rome de tout ; il l’accuse du sang versé dans la Palestine, et du succès des Turcs. […] Hugues de Tabarie répond : “Sire, cette robe vous donne à entendre que votre sang devez répandre pour sainte Église défendre, afin que nul ne puisse lui mal faire ; car chevalier doit faire tout cela, s’il veut plaire à Dieu.”
… Je ne me doutais pas que dans ces jours sinistres, Où l’autel est lavé du sang de ses ministres, Pendant que des cachots chacun d’eux comme moi S’élance à l’échafaud pour confesser sa foi….. […] (Suétone : Néron, XII) « Icare, à son premier essor, tomba près du lit sur lequel était assis Néron, et le couvrit de sang. » À vrai dire, c’est une assez belle invention de souffrances, de souffrances brutales et extrêmes, que la tragédie en tableaux vivants, en tableaux réels, dont les tyrans-dieux s’offrent le régal. […] Tiens, nourris-le de sang ! […] Puis, la douleur des êtres qu’elle chérit ne dépend point d’elle ; et enfin elle ne connaît pas, comme la Tosca ou Théodora, « la terreur du choix »… L’histoire d’Ichmé et d’Isnel, avec ses cris et sa pluie de sang, ressemble à quelque rouge croquemitainerie, sent presque l’enluminure populaire des images de supplices. Tout cela cependant, chair meurtrie, sang qui coule, hurlements, sanglots, douleur élémentaire de la femme devant qui sont martyrisés son époux et son enfant, tout cela pourrait encore ébranler nos nerfs, comme les ébranlent tels tableaux des cruels peintres espagnols, ou les vastes, exactes et lancinantes descriptions de tortures physiques où se complaît Flaubert l’impassible dans Salammbô : les quatre cents mercenaires contraints de s’entr’égorger, le sacrifice à Moloch, l’armée mourant de faim dans le défilé de la Hache, et le supplice de Mathô.