Et Balzac l’amour passionné de tout ce qui était et vivait et pouvait être saisi par la pensée ! […] Malgré les défauts de ce nouveau roman d’aventures, on est tellement saisi par cette gaîté, comme on n’en voit plus dans les livres de cette heure du siècle, qu’elle fait disparaître tout le reste dans son enchantement ! […] Si je n’étais pas saisi par la puissance de cette image réapparue devant moi, par l’aspect troublant de ce revenant que j’aime à voir revenir sous la plume évocatrice de Féval, je vous aurais fait remarquer toutes les beautés de cette peinture, dont chaque coup de pinceau est une pensée, dans un temps où ceux qui passent pour des peintres n’ont que de la couleur physique à mettre par-dessus leur néant, comme des maçons mettent du mortier dans des trous. […] Pris au cœur comme le prophète aux cheveux par la main divine, Paul Féval, cet esprit fécond, à la composition rapide et dont la plume ressemble à une aile, ne pouvait tarder à nous faire un livre dans le sens des idées qui l’ont saisi avec tant de puissance, et le livre a paru comme l’éclair.
Il semble que le Dante ait tellement saisi l’imagination de ses contemporains, quand il a paru, qu’aussitôt ils ont oublié tout le reste. […] Il faut donc nous borner à saisir, dans les vers des troubadours, les traits caractéristiques et nationaux inspirés par cette passion de la guerre, et ces accidents de la vie féodale. […] Cela ne se saisit pas, pour ainsi dire ; cela ne se constate pas dans un acte particulier. […] Parmi ces variantes, nous ne choisirons le texte le plus ancien qu’autant qu’il pourra facilement être saisi par cet auditoire. […] Il a les idées de tous les hommes de son temps ; c’est leur langue qu’il parle ; il l’élève à je ne sais quelle sublimité simple, inconnue avant lui ; mais il la prend dans l’usage populaire : et il ne s’en saisit point par une inspiration aveugle, instinctive ; il la prend avec science, avec choix.
Je ne saurais certainement prétendre embrasser l’homme d’État ni l’administrateur des finances dans ce qu’il a de positif et de spécial ; ce sera assez si je parviens à saisir et à faire ressortir la forme générale de l’esprit et du mérite de Sully d’après l’ensemble des faits. […] Je ne sais pourquoi l’on a dit que ces Mémoires de Sully en eux-mêmes « n’avaient aucune valeur littéraire » ; il ne s’agit, pour en saisir les parties vives et qui peignent, que d’en écarter un peu l’attirail, le manteau des scribes et leurs génuflexions.
Si son roman de La Chartreuse de Parme a paru le meilleur de ceux qu’il a composés, et s’il saisit tout d’abord le lecteur, c’est que, dès les premières pages, il a rendu avec vivacité et avec âme les souvenirs de cette heure brillante. […] À Vienne, à Milan, à Naples, on sent autrement : mais Beyle, à force de nous expliquer cette différence et d’en rechercher les raisons, d’en vouloir saisir le principe unique à la façon de Condillac et d’Helvétius, que fait-il autre chose lui-même, sinon, tout en frondant le goût français, de raisonner sur les beaux-arts à la française ?