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252. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

L’Académie a tout fait pour étendre, pour interpréter, sans la fausser, l’esprit de cette dernière fondation ; elle y a vu un moyen d’encourager la littérature non seulement morale, mais élevée et sérieuse : à ce titre, elle a couronné le grand livre de Tocqueville sur l’Amérique, un bel exemple et l’application la plus mémorable du prix. […] Elle a provoqué et couronné de sérieuses Études sur Ménandre, sur Thucydide, sur Tite-Live. […] On verrait, en additionnant tous ces chiffres, en faisant le compte total de ces dons généreux, de quelle somme considérable l’Académie dispose chaque année dans l’intérêt des Lettres sérieuses, et combien elle est mieux placée, à tous égards, et mieux munie pour cet emploi élevé que le ministre même de l’Instruction publique. […] L’Académie, dans ces derniers temps, sous prétexte de morale et de sérieux, a sans doute trop penché du côté de l’Université : il en faut, mais il n’en faut pas trop, de l’Université dans l’Académie.

253. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la loi sur la presse »

Je puis dire que, pour quelques-uns de ces hommes graves, sérieux, qui ont toujours surveillé leur rédaction dans son opposition même, qui ont mesuré leurs termes, qui se sont fait respecter sous les divers régimes, ce n’est pas une chose indifférente d’être traduit en police correctionnelle. […] — Et ces autres séances remplies d’un intérêt plus calme, mais non moins sérieux, cette discussion si serrée, si savante, si positive, sur les acquits-à-caution où les voix les plus compétentes se sont fait entendre, a-t-elle été appréciée et signalée à l’attention par la presse comme elle aurait dû l’être ? […] On pouvait espérer qu’un des premiers effets de cette loi qui inaugure un nouveau régime pour la presse, que l’un de ses bienfaits serait de porter des capitaux dans cette direction pour la création de nouveaux et sérieux organes de grande publicité. […] Quand on supprime ou qu’on gêne la discussion sérieuse, on donne le libre essor aux distractions futiles.

254. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Nous avons été nous-même surpris, quelques années après, à Smyrne, du peu de sérieux que M.  […] Les poëmes de chevalerie, tels que ceux d’Arioste en Italie, et de parodie, tels que ceux de Voltaire en France, succédèrent aux poëmes sérieux. […] LXX Quant à la faculté d’écrire les vers, Chateaubriand ne l’avait pas reçue plus que Voltaire ; la poésie, dans sa vraie forme sérieuse (le vers), excepté la poésie badine, ne leur était pas naturelle. […] Je me souviens d’un passage de lui, moitié plaisant, moitié sérieux, dans une de ses lettres à Condorcet, à propos du drame en prose qu’il avait en mépris, et dont Diderot le menaçait : « Quant aux barbares qui veulent des tragédies en prose, dit-il à Condorcet, ils en méritent : qu’on leur en donne, à ces pauvres Welches, comme on donne des chardons aux ânes !

255. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 134

On connoît peu ses Ouvrages de Métaphysique & d’Histoire naturelle, très-estimés cependant de ceux qui sont capables d’apprécier ce genre de mérite ; tels sont les Elémens de Métaphysique, tirés de l’Expérience ; l’Examen sérieux & comique du Livre de l’Esprit ; les Mémoires pour l’Histoire des Araignées ; & les Lettres à un Américain sur l’Histoire Naturelle de M. de Buffon.

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