Chez Corneille, chez Racine, si la psychologie est sérieuse, l’art ne l’est pas moins. […] Dans Roméo et Juliette, Shakespeare veut tracer un tableau sérieux de l’amour sans alliage ; il lui faut donc deux adolescents pour héros, et le malheur comme dénouement. […] et se prenaient aux sérieux. […] bien, mon cher Φ, dit quelqu’un, moitié sérieux, moitié plaisant, nous tremblons d’apprendre un désastre en Thessalie et vous nous parlez de kokoretsi ?
On ne peut pourtant point exiger que je prenne ce personnage au sérieux ! […] Il faut montrer plus de souplesse, ménager les partis, ne pas prendre trop au sérieux les principes que vous formulez ou, du moins, ne les considérer que comme des prétextes à développements métaphysiques, des songes agréables, — et rien de plus… Vous n’ignorez pas que si la liberté, l’égalité, la fraternité peuvent servir, bien présentées, à enlever un vote et à retenir la confiance du grand nombre, il serait cependant puéril d’en poursuivre la réalisation pratique. […] Cependant comme nous sommes lâches, nous préférons croupir dans notre lâcheté plutôt que d’indisposer, par une mine soudain sérieuse, notre Barnum et notre public… Rions donc ; et chassons les idées noires qui, malgré nos facéties, nous papillonnent à travers le cerveau. » Tous ces soi-disant indifférents s’imaginent être libres.
Cléante n’eut pas plutôt appris que toute la compagnie avait pris place, qu’ayant pris une robe noire, il monta en chaise avec un sérieux qui fit rire toute l’assemblée. […] Ce portrait, le voici : « Molière n’était ni trop gras, ni trop maigre, il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle, il marchait gravement, avait l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvements qu’il leur donnait lui rendaient la physionomie très comique. » — À ces traits, à cette gravité et à ce sérieux, qui ne reconnaît le contemplateur ?
M. le duc de Noailles, homme sérieux, orateur écouté, chef de parti important, écrivain studieux, politique réfléchi, futur premier ministre si les Bourbons avaient duré, y venait assidûment ; il semblait y écouter avec une déférence convenable d’âge et de talent M. de Chateaubriand, flatté d’un tel disciple.