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645. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Une âme en péril »

Surtout on était charmé de trouver dans le livre d’un prêtre un portrait sans pitié du paysan, un portrait qui rappelait la page de La Bruyère et qui faisait même songer aux horribles paysans des romans naturalistes. […] On l’acheta comme un roman.

646. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les snobs » pp. 95-102

Nous avons eu successivement les snobs du roman naturaliste et documentaire, les snobs de l’écriture artiste, les snobs de la psychologie, les snobs du pessimisme, les snobs de la poésie symboliste et mystique, les snobs de Tolstoï et de l’évangélisme russe, les snobs d’Ibsen et de l’individualisme norvégien ; les snobs de Botticelli, de saint François d’Assise et de l’esthétisme anglais ; les snobs de Nietzsche et les snobs du « culte du moi » ; les snobs de l’intellectualisme, de l’occultisme et du satanisme, sans préjudice des snobs de la musique et de la peinture, et des snobs du socialisme, et des snobs de la toilette, du sport, du monde et de l’aristocratie, — lesquels sont souvent les mêmes que les snobs littéraires, car les snobismes s’attirent invinciblement entre eux et se peuvent donc cumuler. […] Pour eux, Ibsen et Tolstoï sont déjà dans George Sand ; tout le romantisme est déjà dans Corneille ; tout le réalisme dans Gil Blas ; tout le sentiment de la nature dans les poètes de la Renaissance et, par-delà, dans les poètes anciens ; tout le théâtre dans l’Orestie, et tout le roman dans l’Odyssée.

647. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Lisons rapidement le roman du Père Goriot. […] sachez-le : ce drame n’est ni une fiction, ni un roman. […] Ce roman se gâte en ce moment-là. […] La scène est horrible, mais invraisemblable, comme toute la fin du roman. […] Cela n’est plus chaud, cela devient tiède ; la tiédeur amène la froideur, et la dernière partie du roman fait douter de la première.

648. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

De deux de ces formes nous avons d’imparfaits représentants dans un roman latin (la chronique attribuée à l’archevêque Turpin) et un poème latin en mauvais vers. […] Dans une troisième version arabe, inédite également, le roman chrétien a été transformé en un roman musulman : Barlaam est devenu un derviche153. […] D’où provient cette différence, puisque le conte fait partie d’une traduction du roman grec ? […] Cette version juive, intitulée le Prince et le Derviche, comme le roman arabe dont elle dérive, a été souvent imprimée ; voy. le mémoire cité de Dorn. […] Si on admettait (voy. ci-dessus, p. 229, n. 1) que le roman grec, au lieu d’être la source du syriaque (d’où provient l’arabe et par lui l’hébreu), est au contraire lui-même fait d’après un roman syriaque (qui viendrait directement du sanscrit par l’intermédiaire du pehlvi), les choses s’expliqueraient mieux : ce serait le traducteur grec qui aurait altéré la forme originale.

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