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257. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

Il était attaché au roi comme émigré et dévoué aux ministres comme royaliste. […] L’ingratitude porte malheur aux rois comme aux peuples. […] Il avait voté contre le roi. […] Je le croyais ce que j’étais moi-même : un loyal royaliste, aussi incapable de manquer au roi qu’à la Charte. […] Ce n’est pas la Charte, c’est le roi qui nomme les ministres. » M. 

258. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

les chiens sont rois ! […] Le censeur de son siècle débuta donc par une épître au roi. […] Les vers à deux visages louaient le roi d’un côté, mordaient de l’autre les adulateurs ordinaires du prince. […] Boileau entremêle si habilement et si indissolublement les louanges du roi aux mépris contre les mauvais écrivains que l’enthousiasme emporte avec lui l’épigramme, et qu’il est impossible de supprimer une invective contre les poètes de cour sans supprimer dans le même vers une magnifique apothéose du roi. […] Sa constance dans ses amitiés pour Molière persécuté par les hypocrites de son temps, pour Racine abandonné par la faveur du roi, attestent en lui une de ces âmes fermes qui ne se laissent plier ni par la versatilité des partis, ni par la disgrâce des rois.

259. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Paulin Paris, de la bibliothèque du roi. […] Aliste donc se dévoue au lit du roi ; mais une embûche entre elle et sa mère est préparée. […] Aliste, qui a un poignard tout prêt, le tire aussitôt, s’en pique légèrement à la cuisse, le passe aux mains de Berte, qui le prend sans savoir pourquoi ; puis Aliste se met à crier, à réveiller le roi qui continuait de dormir, à montrer son sang, bien qu’il fasse nuit, et à accuser Berte, que la vieille Margiste vient saisir aussitôt comme sa fille, et la disant folle, sujette à ces frénésies. […] Elle a du roi deux fils, deux bâtards, Heudry et Rainfroy, qui deviendront par la suite de méchants chevaliers ; mais la reine Blanchefleur arrive un jour de Hongrie, pour visiter sa fille si chère. […] Il descend de cheval, et la prie d’amour, et la veut emmener en France, lui disant, pour la décider, qu’il est maire du palais du roi ; mais Berte, en cette crise, et ne sachant comment arrêter ce seigneur entreprenant, se déclare, se nomme.

260. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

On le croyait à la veille d’une disgrâce dans l’esprit du roi et sous la menace d’une chute profonde. […] Cette égalité et cette confusion avec le vil peuple, sous la main du roi et du ministre qui ordonnait en son nom, indignait le petit duc assez peu militaire de sa nature et peu soldat. […] Il en triomphe par force, par adresse, car il n’est pas si violent qu’on le dit ; il fait si bien, il joue si serré qu’il y a tel moment, à la Paix d’Aix-la-Chapelle (1668), où Turenne est obligé de le louer devant le roi, et où Colbert le remercie. […] Ils ne sont pas là précisément pour s’écrire des politesses, mais pour vaquer le plus efficacement au service du roi. […] Examinez donc hardiment et sévèrement, bas toute tendresse, car j’ose bien vous dire que, sur le fait d’une probité très-exacte et d’une fidélité sincère, je ne crains ni le Roi, ni vous, ni tout le genre humain ensemble.

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