La révolution de 1789, en culbutant la vieille société, amena à la surface de nouvelles couches sociales ; elles rejetèrent à l’arrière-plan la littérature des aristocrates, reprirent la tradition et recommencèrent avec une nouvelle forme la littérature du xvie siècle, qui bien que méprisée et reléguée sur les « tréteaux de la foire », et condamnée aux tavernes et aux cuisines, s’était arrangée pour vivoter et pour créer des œuvres remarquables. […] Les prêtres, qui sortaient des trous où ils s’étaient terrés, soufflaient la haine et la vengeance ; les nobles rentraient arrogants, ils menaçaient de châtier les coupables, de reprendre leurs biens, de détruire ces insolentes et iniques fortunes, que Rivarol appelait de « terribles objections contre la Providence ». […] Cette époque révolutionnaire a abordé tous les genres que la littérature romantique, naturaliste, réaliste, décadente, etc., devait tour à tour reprendre, développer et délaisser pour reprendre encore.
Cependant, en faveur de la pureté éminemment classique de son style et du naturel exquis avec lequel y sont tracés les divers caractères qui lui impriment la vie, nous le prierons au moins de vouloir bien mitiger son arrêt, et de comprendre ce chef-d’œuvre sous la dénomination de classico-romantique, en lui souhaitant pour sa propre gloire d’en produire un pareil. » VI Je reprends : Mon impression personnelle ne fut ni moins vive ni moins ravissante que celle du traducteur, la première fois que le poème dramatique de Sacountala tomba sous mes yeux. […] En t’apercevant seulement, j’ai senti que mon cœur était enlevé de ma poitrine par un attrait surnaturel. — Je suis la fille de Canoua, répond Sacountala toute tremblante. — Mais, reprend le héros, Canoua est un saint qui a fait vœu de dompter toutes les passions humaines, et qui serait mort plutôt que de violer son vœu de continence. […] Sacountala se trouble, chancelle, s’indigne, s’évanouit, reprend ses sens. — « Un juge caché n’est-il donc pas en toi ? […] Seigneur, vous en êtes le maître, et nous cependant nous allons reprendre nos occupations.
Bientôt, la guerre recommençant après la délivrance de François Ier, il reprit les armes, et, sur l’invitation de M. de Lautrec, il leva en Guyenne une compagnie de gens de pied avec une plus forte proportion d’arquebusiers qu’il n’y en entrait d’ordinaire. […] Montluc s’en revient à pied pendant la plus grande partie du chemin, continuant de porter son bras en écharpe, « ayant plus de trente aunes de taffetas sur lui, parce qu’on lui liait le bras avec le corps, un coussin entre deux ; souhaitant la mort mille fois plus que la vie, car il avait perdu tous ses seigneurs et amis qui le connaissaient. » Il rentre en sa maison, est deux ou trois ans à s’y guérir, et plus tard, quand la guerre se réveille et qu’il reprend le service, il croit avoir tout à faire et à recommencer sa carrière comme le premier jour.
Elle naît en lui à une certaine heure, devient l’idée fixe, châtiment ou revanche, — une folie, une frénésie avec de courtes intermittences, et chaque fois elle reprend avec plus de violence et de fièvre, jusqu’à ce que tout l’être moral et physique y périsse anéanti et consumé. […] Nous reprîmes tous deux une apparence de calme.