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567. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Il arrivera que j’appellerai les pompiers, et que je vous ferai mettre à la porte. » …………………………………………………………………………………………… Ces points sont destinés à représenter ce qui se passa à la suite de cette impertinente réponse. […] Buloz dans l’article qui rendait compte de son admirable drame de Chatterton ; il n’a rien fait représenter depuis au théâtre et presque rien publié en librairie. […] Buloz y représentera l’autorité royale. […] Nulle part on ne sent l’étude de la nature, nulle part le désir d’appliquer exactement le mot sur la chose ; les descriptions sont vagues, sans intérêt, et n’évoquent pas les objets qu’elles devraient représenter ; le style passe de l’afféterie la plus maniérée à la boursouflure la plus asiatique, et rien n’est plus désagréable que ce mélange du mignard avec le gigantesque : les comparaisons ne se rapportent pas aux choses qu’elles expriment, et détruisent l’effet des vers qui les précèdent. » Je m’arrête, mon ami, je n’ai pas assez d’haleine pour vous dire quatre pages de critique, et surtout lorsque cette critique frappe un de mes meilleurs amis. […] Il y a aujourd’hui sept ans que Caligula a été représenté.

568. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Qu’il avoit le goût étroit & faux dans l’ensemble, cet homme qu’on nous représente comme un modèle de goût ! […] Comment peuvent-ils présider à des compositions qu’ils n’ont point soupçonnées ; comment peuvent-ils diriger le pinçeau qui va tracer ce qu’ils n’ont point vu, qui va faire éclorre ce qui étoit loin d’eux, qui va représenter des évènemens & des hommes nouveaux ? […] l’on viendra nous représenter, à Paris, la physionomie de Héros qui ne nous intéressent plus, qui nous sont étrangers, qui n’appartiennent ni à nos mœurs, ni à nos usages, ni à notre gouvernement ! […] C’est peut-être en Amérique, que le genre-humain va se refondre ; qu’il doit adopter une Législation neuve & sublime, qu’il va perfectionner les Sciences & les Arts & représenter les anciens peuples. […] Le Tribunal Suprême crut devoir procéder avec toutes les formalités requises ; & comme on représente toujours au coupable l’instrument du crime, il fut ordonné au Poète de reprendre & de relire cette fatale Tragédie, devant tous les juges assemblés.

569. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monselet, Charles (1825-1888) »

Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.

570. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

C’était en effet un coup de maître pour Molière, de représenter Montausier, ce censeur énergique, sous les couleurs les plus nobles, et d’opposer son caractère même aux prétentions de bel esprit sans esprit, et le poète sans talent ; de le montrer intraitable pour un mauvais ouvrage, quelque honnête, quelque estimable que fut l’auteur, en respectant en lui l’homme de bien et de mérite ; précisément comme Racine et Boileau prétendaient en user avec Chapelain, Cottin et leurs semblables.

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