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699. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

. — C’est une religion, répond M.  […] C’était, comme on disait alors, la religion naturelle. […] Avez-vous entendu parler des vieilles religions de l’Inde ? […] Pour ma part, je ne suis pas converti à la religion de Tolstoï et de M. de Wyzewa. […] Il ne faut pas faire de la science une religion.

700. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Burns, selon sa coutume, poussa les choses à bout, se trouva déiste, ne vit en Jésus-Christ qu’un homme inspiré, réduisit la religion au sentiment intime et poétique, et poursuivit de ses railleries les orthodoxes payés et patentés. […] Il conseillait aux jeunes gens, « s’ils tenaient à la paix de leur âme, d’entretenir un commerce chaleureux et régulier avec la Divinité. » Ce qu’il avait raillé, c’était le culte officiel ; pour la religion, qui est « le langage de l’âme », il s’y tenait étroitement attaché. […] A leurs yeux, il n’y a qu’une civilisation raisonnable, qui est la leur ; toute autre morale est inférieure, toute autre religion est extravagante. Parmi de telles exigences, comment reproduire des morales et des religions différentes ? […] Après tout, cet homme est convaincu, il a passé sa vie à méditer ces sortes d’idées, elles sont la poésie de sa religion, de sa race et de son climat ; il en est imbu : ses peintures, ses récits, toutes ses interprétations de la nature visible et de la vie humaine ne tendent qu’à mettre l’esprit dans la disposition grave qui est celle de l’homme intérieur.

701. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 214-215

Ses Traités de la Priere publique, des Devoirs d’un Evêque, des Principes de la Foi, les Caracteres de la Charité, l’Ouvrage des six Jours, dont la Préface est de l’Abbé d’Alfeld, le Recueil de ses Lettres, annoncent par-tout l’amour de la vertu, un zele sincere pour la Religion, & une grande facilité pour écrire.

702. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Jeune, il a pourtant une autre religion encore que celle de plaire, et qui le domine avant tout, celle de la gloire et de l’honneur militaire. […] Il a écrit quelque part : « J’aime mieux une chanson d’Anacréon que l’Iliade, et le chevalier de Boufflers que le Dictionnaire encyclopédique. » J’ai noté (car j’aime jusque dans les gens aimables à saisir les côtés élevés ou sérieux) ce culte de religion militaire, qui transportait tout enfant le prince pour la gloire des Eugène et des Maurice de Saxe. […] Dans les entretiens qu’il eut avec Frédéric au camp de Neustadt (1770), la conversation étant venue à tomber sur la religion, le roi se mit à en parler librement et peu décemment, comme il faisait avec les La Mettrie et les d’Argens : « Je trouvai, dit le prince de Ligne, qu’il mettait un peu trop de prix à sa damnation et s’en vantait trop… C’était de mauvais goût au moins de se montrer ainsi… Je ne répondis plus toutes les fois qu’il en parla. » Avec Voltaire, autre souverain, chez qui il va faire un séjour à Ferney, et dont il nous rend la conversation, les gestes, les incongruités même dans tout leur déshabillé et leur pétulance, il a plus d’un propos sérieux : « Il aimait alors, dit-il de Voltaire, la Constitution anglaise.

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