Il ne faut pas regarder ce qu’on ne veut pas toucher. […] et quel être heureux, s’il n’avait souffert lui-même, ne sourirait de pitié à ces petites joies que l’infortuné se fait en consolation d’une journée d’ennui et de marasme ; joies niaises à qui n’a point passé par là, et que dédaignerait même un enfant : prendre dans la rue le côté du soleil ; s’arrêter à quatre heures sur le pont du canal, et, durant quelques minutes, regarder couler l’eau, etc., etc. […] Retirez-vous comme lady Stanhope, dans la solitude d’un monde désert, regardez le monde qui passe, et qu’un jeune homme vous apparaisse tout à coup dans une nuit de surprise et d’anxiété ; causez une nuit entière avec lui, et vous verrez tout à coup le point de conjonction et la destinée de cet homme avec la destinée de son pays : sauf la date que Dieu s’est réservée, parce que les révolutions sont des horloges détraquées qui avancent ou qui retardent par une circonstance inappréciable à nos faibles intelligences. […] Pour moi, quoique ma vie littéraire déjà si longue, et, pour ainsi dire, étendue sur un trop large espace, me laisse peu le plaisir des perspectives, il en a été cependant ainsi pendant un assez long temps ; et quand je m’arrêtais pour regarder en arrière, il me semblait que c’était en 1829, à la date où j’écrivais les Consolations, que j’aimais le plus à me retrouver, et qu’il m’eût été le plus agréable aussi qu’on cherchât de mes nouvelles. […] Ne regardez pas cette observation comme un effet de critique impie.
Pour peindre Marathon, Byron se contente de dire : Les montagnes regardent vers Marathon, Et Marathon regarde vers la mer. […] Ma maison me regarde et ne me connaît plus267. […] Regardent fuir en serpentant sa robe à queue. […] Avec ce qui l’opprime, avec ce qui l’accable, Le genre humain se va forger son point d’appui ; Je regarde le gland qu’on appelle aujourd’hui, J’y vois le chêne ; un feu vit sous la cendre éteinte. […] Au fond du puits, Il avait cru distinguer une tête de jeune fille Qui le regardait en souriant : Mais il avait ébranlé la corde.
Qu’on me pardonne de parler un moment en philosophe plutôt qu’en poète, et de démonter les rouages de l’âme au lieu de les regarder tourner. […] Le monde n’est plus regardé seulement à travers les objets, ces verres asymétriques qui déforment, il est perçu sans intermédiaire, irréfrangible. […] * * * Et pourtant, à y regarder de très près, on s’aperçoit que le mot symboliste, appliqué aux poètes dont je parle, est bien choisi. […] De là, encore une fois, l’emploi obligatoire du symbole, non plus regardé comme fiction poétique, comme fioritures littéraires, mais tenu pour nécessité métaphysique, pour partie intégrante de l’idée à évoquer. […] Le parnassien positiviste ne regarde pas au-delà des apparences, ne suppose rien derrière les objets étalés à sa vue.
Insoucieux de la mode, étranger aux cénacles, respectueux des maîtres, il a regardé d’un œil craintif les femmes qui passaient sur sa route.